A quelques heures du coup d’envoi du match opposant la Guinée au Cameroun, cinq fois champions d’Afrique, ce lundi 15 janvier 2024, les habitants de Conakry ne sont toujours pas dans l’ambiance de la Coupe d’Afrique des Nations. Or, habituellement, les rues de la capitale guinéenne sont bondées de monde qui chante et danse à l’honneur du Syli national. Conakry ne vibre pas au rythme de la CAN au grand dam des poulains de Kaba Diawara évoluant dans le groupe C qualifié »groupe de la mort.’’
Ce matin, nous avons parcouru les artères de Conakry. Nulle part, nous avons vu des fans zone comme lors des précédentes éditions continentales. Outre le manque de fans zone, il y a aussi moins d’engouement pour l’achat des maillots et autres gadgets aux couleurs de l’équipe nationale. D’ailleurs, au grand marché de Madina, des vendeurs de ces produits se plaignent du manque de clientèle.
C’est le cas de Mamadou Tafsir Sow, vendeur de maillots de l’équipe nationale. « D’habitude, à cette période, je ne peux même pas suivre le rythme des ventes. Cette fois-ci, c’est différent. Les gens ne sont pas beaucoup intéressés. Mais, ils n’ont pas confiance en l’équipe. Le prix des maillots coutent cher pour beaucoup de citoyens frappés la conjoncture économique actuelle », a-t-il expliqué.
Pourquoi ce manque d’engouement ?
Pour trouver des réponses, nous nous sommes entretenus avec Thierno Abdoul Barry, journaliste sportif. Pour lui, plusieurs facteurs pourraient expliquer ce phénomène. C’est notamment « la situation économique difficile qui sévit dans le pays. » A cela, il a ajouté que : « Les gens sont préoccupés par des questions plus urgentes comme la stabilité financière et l’accès aux besoins de base », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, Mohamed Camara, un passionné de football, ajoute : « il y a moins d’engouement dans les quartiers cette fois-ci. Les gens ne sont pas aussi investis comme d’habitude. C’est étrange quand on sait que l’équipe joue aujourd’hui. Ce qui est sûr, nous sommes de cœur avec l’équipe malgré ce manque d’ambiance habituelle. »
En dépit de cette ambiance morose, quelques supporters restent toujours optimistes quant à la performance du Syli national. Morlaye Camara, un supporter de l’équipe nationale déclare : « même s’il n’y a pas de fête dans les rues, nous restons toujours derrière l’équipe nationale. Nous espérons qu’ils nous donneront la victoire cette fois-ci.»
Avec l’installation d’une fan zone au siège de la fédération guinéenne de football et d’autres prévues dans d’autres quartiers de la capitale envisagées par les autorités pourrait monter d’un cran, l’engouement.