Nous sommes à la veille de la campagne électorale pour la présidentielle. C’est assurément l’un des rendez-vous les plus importants de notre vie nationale qu’il nous sera donné de vivre dans les jours et semaines à venir. Un tel évènement est toujours synonyme d’intense mobilisation de citoyens qui, le temps prescrit pour la joute avant les urnes, se muent en militants fervents, déterminés à soutenir vaille que vaille leur candidat.
Le pays tout entier vibre aux sons et rythmes des manifestations diverses et variées qui ont lieu partout. Les villes semblent même se repeupler, tellement on rencontre un flot incessant de personnes, un monde bigarré et enthousiaste, plongé dans une dynamique de va-et-vient incessants dans les différentes rues et places de nos villes.
A priori, on pourrait se demander ce qui garantit la sécurité de tous ces mouvements. En d’autres termes, quel intérêt accorde-t-on réellement à la sécurité routière pour la gestion d’une telle somme de déplacements ? Drôle de question, à première vue. On la jugerait d’emblée incongrue. En effet, que peut représenter la sécurité routière dans le déroulé d’un tel évènement ? Un rendez-vous électoral aussi majeur que peut l’être une présidentielle ?
Ces questions sont celles que se poseront certainement, bon nombre de citoyens qui sont davantage attirés par le divertissement, voire la théâtralité des évènements qui meublent la campagne, que par les conditions préalables et essentielles à sa parfaite réalisation. Ils s’attachent plus à ce qui émerveille ou subjugue, comme le rythme et l’ambiance des manifestations ; les meetings et les carnavals. Le reste leur paraît moins important. Ils n’en font guère cas et ne s’en soucient aucunement.
Et pourtant, rendons-nous à l’évidence : la sécurité routière a bien sa place dans la réussite souhaitée de cette campagne électorale. Ce sujet doit faire l’objet d’une grande préoccupation pour tous les candidats en lice. D’autant que ceux qui les soutiennent et roulent pour eux se retrouvent en grand nombre parmi les détenteurs d’automobiles et de motocyclettes.
Dans les états-majors des partis concernés et les QG de campagne, il serait très opportun d’y prêter attention. Ne jamais oublier que seuls les vivants et les biens portants peuvent voter. Un militant ou sympathisant tué ou blessé sur la route, pendant la campagne est un bulletin en moins dans l’urne. Un cas de figure que nous ne saurions envisager, même un seul instant, d’autant qu’il s’agit de l’avenir immédiat de jeunes guinéens, nos compatriotes, qui représentent notre avenir à tous.
Nonobstant les différences numériques pouvant exister entre les uns et les autres, en termes d’engins roulants potentiels, mobilisables pendant la campagne, il faut dire qu’il y aura circulation intense dans le camp de chaque candidat. Chacun sera à même d’enrôler le cortège de son choix. Le seul dénominateur commun qu’ils auront tous en partage sera de limiter ou éviter les accidents de tous ces militants en mouvement, par le biais de la sensibilisation. La trame du discours à tenir devra porter sur le respect du code de la route et des règles générales de la circulation, mais aussi l’obéissance stricte aux signaux ou injonctions des agents de la police ou de la gendarmerie, selon les zones. Dans la chronologie des comportements négatifs à proscrire, on leur enjoindra d’éviter l’excès de vitesse, la surcharge et l’insécurité de passagers, la violation des sens de circulation et les démonstrations acrobatiques à risque sur la chaussée.
En somme, il s’agira de les éloigner de tout ce qui porte préjudice à leur sécurité et à celle des autres. Les inviter à garder la discipline dans les convois et cortèges ; s’abstenir de tout comportement à même de troubler l’ordre public. En somme, leur inculquer des attitudes et valeurs qui font le bon citoyen dont le pays a besoin.
Tout cela, mené avec la pédagogie qui sied, il y a fort à parier que les risques d’accident pendant la campagne seront amenuisés, surtout chez les motocyclistes, jeunes en plus.
Et si, concomitamment, les candidats projettent de mieux former et équiper les services de sécurité routière (police et gendarmerie), d’améliorer l’état du réseau routier et du parc automobile national, alors, le pari d’une meilleure sécurité routière chez nous sera en voie d’être gagné.
Souhaitons au futur heureux élu à la charge suprême de notre pays, qu’il intègre cet important volet dans son programme de société et le réalise de toute urgence. Ce sera tant mieux pour nous !