A Tougué, la campagne agricole 2024 bat son plein, et les premiers signes sont prometteurs. De quoi faire espérer le directeur préfectoral de l’Agriculture, Abdoulaye Djibril Diallo, qui signale néanmoins quelques difficultés.
« On se félicite de la bonne pluviométrie qui a marqué le début de la saison. Les pluies abondantes et régulières que nous avons connues jusqu’à présent sont de bon augure pour nos cultures. Nous espérons avoir un rendement meilleur à celui de l’année dernière. A travers l’appui de notre ministère de tutelle, nous avons reçu 20 tonnes de semence de riz composées des variétés de CK 21 et Nerika L19. Nous avons aussi la semence de maïs Berta. Cette année, la superficie emblavée a considérablement augmenté. Avec le riz, nous avons une superficie de 4230 hectares et 3500 hectares pour le maïs », a expliqué Abdoulaye Djibril Diallo a correspondant de Guinéenews dans la préfecture.
En dépit de cet optimisme, le directeur préfectoral n’a pas manqué de souligner les défis persistants qui constituent un goulot d’étranglement. « Nous sommes confrontés à une insuffisance de personnel. La direction préfectorale de l’Agriculture n’a presque que des contractuels qui manquent d’expérience. C’est pourquoi, je fais le conseiller agricole en allant sur le terrain à la recherche d’informations pour fournir mon rapport. L’autre difficulté c’est l’obtention d’engrais, notamment le Triple 15 qui n’existe pas dans toute la préfecture. Cela nous a posé de problèmes au niveau de la zone sud qui est pourtant une zone de production par excellence. L’herbicide total et l’herbicide sélectif aussi n’existent pas au niveau de direction », a-t-il signalé.
Sadou Marah, jeune agriculteur rencontré par notre reporter a renchéri sur les difficultés rencontrées sur le terrain. « Nous avons un manque d’herbicides et d’engrais. C’est pourquoi moi je passe par le marché parallèle pour avoir de l’engrais. Pour l’herbicide total, un litre se vend à 55 mille et l’herbicide sélectif à 60 mille FG. Imaginez, moi qui suis actuellement à 7 hectares déjà labourés, c’est difficile de me tirer d’affaires avec mes maigres moyens », a-t-il confié à notre reporter.
Chef des Prestations agricoles à la direction préfectorale de l’Agriculture, Mamadou Aliou BALDÉ dit Carlos a, pour sa part, indiqué que les pannes sont récurrentes sur les machines agricoles. « Aussi, les périmètres aménagés de Konah et Fatako ne tiennent plus et les agriculteurs n’arrivent plus à maîtriser l’eau », a-t-il ajouté.
Face à ces difficultés, la direction préfectorale de l’Agriculture lance un appelle les autorités à tous les niveaux, surtout à les aider à avoir de l’engrais. « Les agriculteurs en ont surtout besoin pour la contre saison. Et, avec les cultures maraîchères, on a besoin du Triple 15 », a expliqué le directeur préfectoral qui, appelle les agriculteurs à ne pas céder au découragement. L’objectif étant l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.
Il a conclu son intervention par exhorter les agriculteurs à ne pas se décourager afin de réussir le pari de l’autosuffisance alimentaire.