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Camp Kémé Bouréma de Kindia : 102 jeunes renvoyés brutalement après leur formation militaire

L’annonce avait initialement suscité une grande satisfaction parmi de nombreux jeunes en quête d’emploi, car le service dans l’armée semblait être une opportunité accessible après les garanties fournies par les hauts responsables des forces de défense et de sécurité. Après une phase de sélection au cours de laquelle plusieurs candidats ont été éliminés, ceux qui ont été retenus satisfaisaient à toutes les exigences et ont été acceptés pour suivre une formation militaire qui s’est déroulée sur plusieurs jours, dans différentes garnisons militaires du pays, d’après les informations disponibles.

À Kindia, le rêve de revêtir l’uniforme militaire se transforme en véritable cauchemar pour de nombreux jeunes qui ont déjà été formés à presque toutes les techniques du code militaire. En effet, 102 jeunes ont été expulsés du camp Kémé Bourema de Kindia après un mois de formation. Les victimes accusent les responsables du camp de corruption et de substitution de noms. Selon eux, les responsables du camp veulent les remplacer par d’autres candidats, mais pour justifier cette décision, ils les accusent d’être malades. Les victimes ont du mal à accepter ces accusations, car elles affirment avoir passé des examens médicaux avant le début de la formation.

Lorsqu’un témoin, souhaitant s’exprimer sous couvert d’anonymat, a été interrogé, il a expliqué : « Là où nous sommes, nous sommes déçus, car nous avons été sélectionnés lors du recrutement général et avons passé des examens médicaux. Arrivés au camp, on nous a dit de refaire les examens, ce que nous avons fait. Après toutes les visites et les contrôles, nous avons commencé la formation, mais nous avons vécu une situation très difficile car la formation n’était pas facile. Nous avons suivi la formation pendant un mois et un jour. Aujourd’hui, alors que nous étions en manœuvre sous la pluie, nous avons entendu que tout le monde devait sortir. Ils sont venus avec une liste et ont appelé 102 personnes. Nous pensions que c’était pour nous répartir ou pour nous donner nos matricules. Ils nous ont demandé de nous rassembler et en partant, j’ai entendu « bonne chance pour vous » et « bonne suite » pour ceux qui sont restés. C’est là que nous avons commencé à nous poser des questions. On nous a demandé de quitter la cour, mais quand nous avons demandé à un caporal ou un sergent, ils prétendaient ne rien comprendre. Après une heure d’attente sur le lieu de rassemblement, un médecin a pris la liste et nous a dit qu’elle avait été publiée hier et que les 102 personnes présentes n’étaient pas aptes. On nous a diagnostiqué une hernie et de l’hépatite. Mais nous pensons que c’est faux, ils veulent simplement nous remplacer par d’autres », explique-t-il avec désarroi.

Dans la même foulée, un autre témoin, également déçu, avait déjà informé sa famille qu’il était devenu militaire et ne sait plus à qui se fier. Il a déclaré sous couvert d’anonymat : « Depuis le 4 mai, lorsque nous sommes arrivés ici, nous avons même terminé la quarantaine, et vous savez que dans l’armée, c’est la quarantaine. Nous attendions tous d’obtenir nos matricules, nous pensions même partir en congé. Mais ce n’est pas le cas. La vérité, c’est qu’ils veulent nous remplacer par d’autres, car il y a toujours de nouvelles personnes qui se joignent à nous. La preuve, quand nous sommes sortis, l’un d’entre nous a été appelé parce que ses parents ont téléphoné, et on lui a dit de revenir dans la cour. Mais comme nous, nos parents sont pauvres, nous n’avons pas le choix, nous allons quitter les lieux. Je ne sais même pas quoi faire. »

Les responsables du camp Keme Bourema n’ont pas jugé bon de répondre à nos questions concernant cette situation, ils nous ont demandé de contacter les responsables de la DIRPA. En effet, l’un des responsables de cette direction nous a confirmé l’information sans trop de commentaires.

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