Le décret relatif au cadre de dialogue politique annoncé par les autorités de Conakry continue de défrayer la chronique. Sollicité par Guineenews.org afin d’avoir sa réaction, le président de la Génération Citoyenne (GeCi), estime que ce décret n’est « qu’une tournure à rond ». « Ce décret entre dans la continuité de ce que je qualifiais de tourner en rond. De plus, il va à l’encontre de l’attente de la classe politique qui a toujours sollicité l’implication d’un médiateur étranger et accolé aux institutions internationales « , s’insurge Fodé Mohamed Soumah.
Le cadre de dialogue qui appelle les acteurs de la vie politique et sociale autour de la table est perçu comme une sorte de « nationalisme » par l’ancien député à l’assemblée nationale. « Tout ce charivari (bruit) est issu de l’approche qu’en font certains aux relents d’immixtion dans nos affaires intérieures ou de souveraineté« , déplore-t-il. Les engagements auxquels la Guinée a souscrit avec la communauté internationale n’est pas à « déroger » au risques des ennuis avec cette dernière, estime M. Soumah.
Le président de la Génération Citoyenne invite les nouvelles autorités guinéenne à se faire appuyer par l’étranger dans la conduite de la transition : « Il n’y a pas de honte à se faire aider si c’est pour accompagner et aboutir à une transition pacifique et réussie. Il ne sert à rien de se dresser contre des partenaires qui sont à nos côtés depuis la période post CNRD et dont nous aurons besoin au fil de l’eau. »
Par contre, sur la conduite des actions gouvernementales, Fodé Mohamed Soumah ne manque pas des réserves: « le Gouvernement qui tarde à présenter des résultats probants pour garantir l’espoir d’une dynamique nouvelle dans le quotidien des Guinéens. Que dire des situations choquantes ayant entrainé des morts. Que penser de notre capacité à organiser la CAN lorsque nous avons du mal à récompenser le mérite avec le retour des joueurs du CHAN ? Que dire des détentions provisoires qui s’éternisent, sans compter la tension socio-politique qui s’amplifie ? [donc] Ce décret entre dans la ligne de ce que nous savons faire depuis des lustres : déplacer les problèmes au lieu de les régler. Qui veut torpiller la transition ? C’est la réponse que les politiques attendent du CNRD« , s’est-il interrogé.