« Sortez les entreprises de vos portefeuilles personnels. C’est ça la réalité. Je connais, beaucoup de cadres ont des entreprises dans leurs propres portefeuilles. Remettez ces entreprises sur la table de la DNI, pas sur la table des chefs de services, pas sur la table des chefs de division, moins chez les chefs de secteur. Ces protections d’entreprises, c’est fini. Il faut que ça soit clair ! On connait beaucoup de choses. Et on sait où chercher les informations ».
Ces propos sont du ministre du Budget tenus ce lundi 1er mars 2021 à la faveur de la signature d’un contrat de performance entre la DNI et les services opérationnels. Et par cette communication, Ismaël Dioubaté entend rompre avec les mauvaises habitudes qui semblent avoir longtemps habité certains de ses collaborateurs. Cela, en conformité avec la volonté du président Alpha Condé qui a promis de gouverner autrement.
« Ce qui s’est passé, c’est derrière nous. On remet le compteur à zéro. Mais je peux vous rassurer que je n’hésiterai pas un seul instant à sanctionner quotidiennement, mensuellement, semestriellement et annuellement partout où il n’y a pas de performance. Il faut que cela soit clair. Il va y avoir un suivi de façon hebdomadaire, mensuelle, semestrielle et annuelle, à des différents niveaux de responsabilité », a annoncé le ministre du Budget.
Poursuivant, il a dit que le président a des ambitions qui sont déjà connues : celles de faire de la Guinée un pays émergent à l’horizon 2040. « Il a dit et il a répété qu’on doit compter sur nos propres efforts. La crise est en train de secouer le monde. Les donateurs classiques ont leurs propres problèmes. Chacun doit compter sur les ressources internes. Et vous le savez, même si vous devez avoir des prêts à l’internationale, l’indicateur le mieux privilégié par les investisseurs étrangers reste le rapport des ressources internes sur le PIB », a-t-il enseigné.
Se refusant de réfléchir par mille fois avant d’agir, l’orateur dira par la suite que sa seule réflexion est de mettre en œuvre les instructions du président de la République. « Il y a 12 millions de Guinéens. Et peut-être, les cadres qui sont formés au niveau économique sont certes nombreux, mais nous ne sommes pas les seuls. Si nous ne pouvons pas faire, d’autres Guinéens viendront faire. En tout cas, ce pays va avancer, sous le leadership du président de la République. Celui qui sait qu’il ne peut pas remplir la déclinaison qu’on a eu à faire par service, il n’a qu’à avoir l’honnêteté intellectuelle de dire qu’il ne peut pas. Et on le remplace. Mais si vous signez, à l’évaluation ce n’est pas fait, vous partez. C’est clair, puisqu’à l’horizon d’une année ou deux ans, si moi-même je ne fais pas les objectifs, je pars. Mais avant beaucoup vont partir. Il faut que ça soit clair ! Ce n’est pas un langage politique que je tiens. C’est un langage technique », a déclaré M. Dioubaté.
« Sortez les entreprises dans vos portefeuilles personnels. C’est ça la réalité. Je connais, beaucoup de cadres ont des entreprises dans leurs propres portefeuilles. Remettez ces entreprises sur la table de la DNI, pas sur la table des chefs de services, pas sur la table des chefs de division, moins les chefs de secteur. Ces protections d’entreprises, c’est fini. Il faut que ça soit clair ! On connait beaucoup de choses. Et on sait où chercher les informations. (…). Je serai sans état d’âme. Ce mois de mars, on ne fera même pas une évaluation globale ; on ira par ligne de recette. Et on va situer les responsabilités par ligne de recette. Et je vous promets, quand il y a performance aussi. Au niveau des objectifs, c’est dépassement, nous payons la prime le même mois. On va ouvrir les régies pour pouvoir couvrir tout ça », a indiqué le ministre.
Séance tenante, un receveur s’est rendu coupable d’une forfaiture, puisque venu en retard alors que M. Dioubaté tenait son speech. Il lui sera intimé de ressortir de la salle. Et l’ordre a été immédiatement donné de faire un communiqué annonçant sa suspension.