Le pouvoir de Conakry continue de maintenir le pays en coupe réglée. Freinant ainsi des quatre fers. Et ce malgré le concert de critiques qui s’abattent sur lui, suite au brouillage des médias « mainstream » et la restriction des réseaux sociaux, depuis maintenant trois mois. Tollé auquel le sous-secrétaire d’État adjoint pour l’Afrique de l’Ouest, Michael Heath, profitant d’un séjour effectué récemment à Conakry, en a remis une louche.
Ce cri d’orfraie poussé par ce diplomate venu tout droit du pays de l’Oncle Sam, tout comme la sortie sans filtre des ambassadeurs occidentaux accrédités dans notre pays, contre la restriction de la liberté d’expression, apportent un bol d’air à la presse locale. Une presse quasiment passée à la trappe. Et dont l’avenir est dorénavant en pointillé.
Ce coup porté à notre démocratie par les nouveaux maîtres du pays, au nom de la sécurité nationale, ne peut que nous ramener à l’esprit cette citation de Shakespeare qui dit, je cite : « il y a quelque chose de pourri dans le Royaume du Danemark ».
L’aventure de notre onze national à la CAN qui se joue en Côte d’Ivoire, n’aura été qu’une parenthèse bienvenue pour un peuple en déshérence. Qui avait besoin d’un exutoire, après avoir avalé tant de couleuvres. Par les méfaits d’un pouvoir qui prétendait pourtant avoir une haute idée de la Guinée. Le CNRD avait réussi par cette parade, à dorer la pilule à de nombreux guinéens. La raison était que le peuple rêvait d’un changement, après avoir assez soupé de l’ancien régime. Avec le fameux troisième mandat de l’ancien locataire du palais, dont les cicatrices ne se refermeront pas de sitôt.
Avant de se retrouver in fine comme un lapin pris dans les phares d’une voiture, suite au virage à droite de la junte. Donnant ainsi raison à cet aphorisme de Lampedusa selon lequel : « il faut que tout change pour que rien ne change ».
A l’allure où va le navire de la transition, les Guinéens ne pourraient que croiser les doigts pour conjurer le mauvais sort. Dans l’espoir que les plaidoyers de la communauté internationale en faveur des bonnes pratiques démocratiques, dont le dernier en date fut celui du sous-secrétaire d’État adjoint pour l’Afrique de l’Ouest, Michael Heath, puissent tomber dans de bonnes oreilles.
Ce qui pour le moment est loin d’être le cas, selon les contempteurs de la junte.