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Braquages routiers : les conséquences ne sont pas que corporelles ou matérielles

Dans notre dernière publication sur les braquages routiers dans la zone de Mamou, nous avons fait cas des pertes en vie humaine, des blessés et des dégâts matériels que ce phénomène a entraînés. Réagissant à l’article, certains de nos lecteurs ont émis l’avis selon lequel, le récapitulatif établi doit comprendre les pertes financières ainsi que les objets utilitaires de valeur qui ont été soustraits par les braqueurs.  Ce souhait de nos lecteurs marque bien leur désir de voir le dossier traité du mieux qu’il faut. C’est bien là une préoccupation que nous partageons entièrement.

Cependant, à bien considérer les choses, cette attente, au demeurant, bien fondée, n’est pas si facile à combler. D’autant que les braquages s’effectuent le plus souvent la nuit, dans un total isolement et sous une forte tension. On ne peut donc en tirer que des bribes d’informations, quant aux pertes de numéraires ou d’objets divers de valeur, subies. Cela est facile à comprendre.

En cas de braquage routier et lorsque la gendarmerie routière intervient, la situation qui prévaut est loin d’être paisible. Les agents ont affaire à des bandits armés, qui n’hésitent pas à faire usage de leurs armes, ce qui fait qu’ils se retrouvent, de facto, plongés dans une véritable scène de combat. Un tableau d’apocalypse, pourrait-on dire.

Revenons un peu sur le décor, au risque de nous répéter : les gendarmes montent à l’assaut pour maîtriser la menace, porter secours aux victimes du braquage et interpeller les malfaiteurs. Pour y parvenir, ils sont obligés de faire face à des adversaires qui leur opposent une résistance digne du Far-West. D’où l’alternance de courses-poursuites, avec des échanges de tirs à balles réelles. Les coups de feu qui crépitent créent la panique et le désarroi chez les voyageurs, objets de l’attaque et même au-delà, dans les villages environnants.

Dans un tel contexte, on comprend bien que les agents ne procèdent pas sur le champ, à l’évaluation des pertes fiduciaires et autres, subies. Vu l’impact que le traumatisme a engendré, vu le décor que la pleine nuit et la brousse ont imprimé dans l’esprit des passagers, ce n’est tout simplement, pas imaginable.

En général, c’est le lendemain que les voyageurs se présentent au poste pour faire leurs déclarations. Tous ne répondent pas à l’invitation. Pour diverses raisons : certains sont sous le choc, d’autres ont continué leur chemin par un autre moyen de locomotion. Il y en a même qui, après avoir récupéré leurs bagages (valises et colis), ne veulent plus entendre parler du reste, qu’ils ont perdu (portables, numéraires, bijoux, etc.) Ils ont été marqués à jamais par l’attaque vécue. En pleine nuit et en pleine brousse ! Ils sont tous heureux d’avoir eu la vie sauve.

Tout ceci explique qu’il ne soit pas possible de toujours dresser l’exact relevé des pertes financières et autres, que les passagers ont subies. Autant d’éléments nécessaires à la constitution du dossier.

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