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Boycott des audiences : quand le barreau se trompe de cible (Editorial)

Le barreau de Guinée vient de faire preuve d’un opportunisme juridique, en s’engouffrant dans la brèche ouverte par la scène de pugilat, qui s’est produite récemment dans l’enceinte du tribunal de première instance de Coyah. C’est du moins l’avis de maints observateurs qui déplorent la mise en berne des activités de l’ordre des avocats, pour deux semaines, en guise de protestation et de soutien à leur confrère Me Facinet Sylla, ayant fait l’objet de violence de la part du procureur du tribunal de première instance de Coyah. Dans la foulée de ce boycott des audiences dans les cours et tribunaux décidé par les robins, ils entendent constituer un pool d’avocats pour intenter au choix une procédure pénale ou judiciaire contre le procureur du TPI de Coyah pour son impair.

Cette réaction épidermique des membres du barreau fait fi des excuses publiques du magistrat à la main leste. Des excuses pourtant acceptées officiellement par l’ordre des avocats.

Au grand regret de M. Almamy Sékou Camara, qui croyait l’affaire close, loin des regards indiscrets. Suite à cet arrangement à l’amiable au sein de la famille judiciaire.

C’est dans ce revirement du barreau, qui est allé jusqu’à déclencher un boycott des audiences, au grand des pauvres citoyens, se plaisant ainsi dans des épreuves de force à n’en pas finir, qui se cache le loup.

Ainsi, de nombreux observateurs, outrés par l’attitude de cette corporation, censée pourtant être à l’avant-garde pour la protection des libertés des citoyens, se demandent s’il ne s’agit pas là d’un combat par procuration contre le garde des sceaux. M. Charles Wright, devenu la bête noire de certains magistrats de siège mais aussi des avocats.

La question vaut son pesant. Quand on sait que le procureur du TPI de Coyah est considéré par ses contempteurs comme un factotum de Charles. Cette proximité l’avait contraint, on se souvient à se mettre en marge de la grève des magistrats. Sans oublier que dans la localité de Coyah, réputée être une Mecque du stellionat, le magistrat serait devenu un empêcheur de tourner en rond pour les vendeurs de parcelles.

Tout ça mis bout à bout ferait de lui, un personnage détonnant dans la famille des robins. Même si cela ne le dédouane guère pour son geste empreint de « maladresse ». Allant jusqu’à lever la main sur son poil à gratter d’avocat. Me Facinet Sylla qui, d’après des témoignages concordants, aurait aussi outrepassé son rôle. En versant dans des attaques ad personam. On dit certes qu’un avocat qui ne dérange pas n’est pas un avocat. Mais faudrait-il rester dans les justes limites de la déontologie du métier. Nous n’allons pas nous ériger ici en donneur de leçon. Nous déplorons simplement le fait que le barreau semble s’être trompé de cible, aux yeux d’une opinion médusée.

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