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Bolloré Bis ? La Guinée citée dans une nouvelle affaire de «corruption d’éléments étrangers» en Belgique.

Alors que l’«ami» du président Alpha Condé, le milliardaire français Vincent Bolloré est inculpé pour des soupçons de corruption en Guinée, un autre scandale financier étranger éclabousse une autre entité proche de l’entourage du locataire de Sékhoutouréya.

Un procès opposant l’Etat belge et Hubert Fabri « magnat belge du caoutchouc », administrateur indépendant du groupe Bolloré, aura lieu ce vendredi au Tribunal Correctionnel de Bruxelles. Fabri est accusé de « corruption d’élément étrangers », et la Guinée est citée encore. Cette fois-ci, il s’agit de la société guinéenne de palmier à huile (Soguipah) qui fut dirigée par Mme Fernandez Mariama Camara depuis 1987 et confirmée par Alpha Condé après son arrivée au pouvoir. En décembre 2017, Mme Camara fut nommée, suite à un remaniement, ministre de l’Agriculture en remplacement de Kiridi Bangoura qui assurait l’intérim.

La ministre est soupçonnée par la justice belge, d’avoir encaissé plus de 4,2 millions d’euros pour son bénéfice personnel – ce qu’elle conteste – à travers les autres prévenus belges, qui seront jugés pour abus de confiance, corruption active, faux et usage de faux et blanchiment. C’est en tout cas ce que rapporte le quotidien financier belge L’Echo.

Dans ce procès retentissant, Mme Fernandez Mariama Camara est citée pour « corruption passive », un délit qui a été dévoilé aux enquêteurs financiers qui poursuivaient des allegations d’évasion fiscale du groupe Socfin, une société d’agribusiness, côtée à la Bourse du Luxembourg, et active dans une dizaine de pays d’Afrique (Cameroun, Libéria, Ghana etc….) et d’Asie. Ce groupe produit de l’huile de palme et du caoutchouc sur plus de 180.000 hectares et engage plus de 45.000 employés.

C’est en épluchant les comptes de la Socfin – contrôlée par Hubert Fabri, l’homme de main de Bolloré en Afrique – que la brigade financière belge a découvert l’existence d’une filiale dénommée Socficom qui selon les enquêteurs « arrosait » la Soguipah en surfacturant les achats et le surplus versé dans un compte personnel de Mariama Camara en Belgique et en Suisse à travers une société intermédiaire appelée West African Trading (WAT) . Bolloré est détenteur de 38 % des parts de la Socfin.

La ministre guinéenne conteste en bloc et affirme que comme la compagnie n’ayant pas de compte à l’étranger elle était obligée d’utiliser un compte personnel pour l’achat de fournitures industrielles et de pièces de rechanges.

Guinéenews© a cherché à joindre la ministre, son téléphone sonne mais ça ne décrochait pas au moment où nous publions cette dépêche.

La Soguipah est une entreprise d’état guinéenne qui exploite des plantations d’hévéas, de palmiste dans la zone de Diécké au sud de la Guinée. Cette entreprise emploie plus de 3500 salariés et a fait un chiffre d’affaires de 250 384 676 516 GNF en 2016 selon un audit publié l’année dernière. La Direction de la Soguipah est nommée par décret présidentiel sans concours et il n’y a pas de Conseil d’Administration fonctionnel. Mme Mariama Camara n’a pas été remplacée à date et la Soguipah est toujours sous la tutelle de son ministère de l’Agriculture.

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