Impactées directement par l’exploitation des minerais de bauxite, les habitants de la zone minière de Kamsar, Sangarédi, Boké et Kolaboui, estiment que les politiques minières développées ces dernières années, n’ont pas du tout profitées aux populations touchées par ces activités. Ils invitent le nouveau premier ministre Amadou Oury Bah d’être rigoureux dans le choix du futur ministre des mines et géologie.
«Le ministère des mines a accusé assez de retard. On a fait croire à l’État qu’on ne peut mobiliser des ressources que sur le projet Trans-Guinéen, allant de la région forestière jusqu’au niveau l’océan Atlantique, sur une distance de 600 kilomètres.
Maintenant, en deux ans de gestion du gouvernement de transition dirigé par le général Mamadi Doumbouya, aucune des localités n’a bénéficié d’aucun centime du fond de développement économique local (FODEL), alors que les entreprises ont tourné et se sont acquittées de leurs redevabilités vis à vis de l’État. Donc, pour moi, le problème c’est le département des mines qu’il faut nécessairement assainir. Egalement, celui de l’administration du territoire et de la décentralisation, parce que l’agence nationale de financement des collectivités locales (ANAFIC) relève de ce département, de même que le FODEL,» explique Sékou Keita, agent en développement communautaire.
Plus loin, Amadou Camara ajoute que des conflits de compétence existant au sein des directions, doivent prendre fin, en vue de mettre le pays en avant.
« Ils créent des directions, à l’intérieur des départements et souvent quand vous lisez les feuilles de route, les rapports, vous verrez que le contenu est le même. Il est identique à tous points de vue. Le projet Trans-Guinéen par exemple, une direction spécifique a été créée et qui rivalisait avec l’agence nationale des infrastructures minières (ANAIM) sur le terrain. Également, dans d’autres départements, vous verrez certains directeurs généraux, quand ils sortent sur le terrain, toi par exemple, l’acteur principal du projet qui est censé effectuer le contrôle, ils viennent inspecter au même titre que toi et empiètent sur tes prérogatives. Ce doublon crée des surcharges et des conflits inutiles, dans les missions. Et cela fait que les partenaires ont du mal à comprendre. Cela explique qu’il faut nécessairement, une réorganisation interne du département,» lâche Hamed Barry.
Certains observateurs estiment que l’État doit utiliser le modèle indonésien dans la gestion des ressources du sous-sol. Ce système laisse la main libre à chaque localité, dans la mobilisation des ressources internes qui sont ensuite réparties, en tenant compte du système d’équations, avec un taux relevé, en direction des localités impactées.