La région de Boké est une ville qui aujourd’hui abrite une dizaine de sociétés minières. Mais l’impact des retombées issues de ces richesses n’est pas visible à tous les niveaux.
La Guinée est présentée comme étant le 3ème pays exportateur de bauxite dans le monde. Un minerai utilisé pour son aluminium. Cette matière qui entre dans la fabrication de plusieurs équipements attire de nos jours de nombreux investisseurs dans cette région de Boké.
Cette ville qui aujourd’hui abrite une dizaine de sociétés minières croupit dans la misère et la pauvreté. A cela s’ajoutent d’innombrables dommages environnementaux causés par cette exploitation minière.
« Les impacts négatifs commencent d’abord par le bruit sonore qui se répand dans la ville par le défilé des camions et autres engins lourds. Boké est devenue une ville rouge poussiéreuse. Vous avez vu les cours d’eau qui se sont émoussés», relate Mouctar Diallo, acteur de la société civile.
« Les terres cultivables sont transformées en concession minière. Ce qui fait qu’avec l’élevage, les éleveurs ont migré vers la Guinée Bissau. Les poussières qui tombent sur les feuilles empêchent la photosynthèse des plantes. Au niveau des maraîchers, il y a tout au long du littoral des cours d’eau qui sont sérieusement affectés. Quant à la création d’emplois, les villageois n’ont rien à envier avec ceux de la ville. Ils gagnent des compensations communautaires. Il y a des indicateurs vérifiables à Boké», précise Madiba Guirassy, technicien en montage des projets.
Elhjadj Baba Guirasssy, président de la Chambre préfectorale de l’agriculture, salue les efforts menés par le gouvernement en termes de décollage économique.
« Alpha Condé est le seul chef d’Etat en Afrique à avoir inauguré deux ports miniers en deux semaines. Celui de Dopilon et de Gac, à partir desquels on peut désormais embarquer des productions vers Conakry voire l’Europe. A cela s’ajoutent les écoles Eram, les nouveaux bureaux, avec plus de 42 milliards de FG avec le fonds FODES. J’ai jamais vu ça», s’est exclamé Elhadj Baba Guirassy.
L’exploitation des ressources minières engendre un double avantage sur la vie des citoyens riverains et pour inverser cette tendance Moussa Kouyaté, citoyen propose que l’argent qui est investi dans les mines soit redirigé dans le secteur agricole.
« On a des terres cultivables. Ils doivent aussi reboiser, refaire nos routes, les sociétés ont l’obligation de reboiser parce qu’elles ont fini de détruire la ville de Boké », déplore notre interlocuteur.
Les spécialistes sont d’accord que le profit généré par le secteur minier à lui seul représente 21% du produit intérieur brut du pays et 90% des exportations.
Pour les autorités locales, le respect du contenu du code minier est un impératif pour tout exploitant des ressources du sous-sol. 2000 mille plants ont été utilisés pour reboiser certains endroits.
C’est le lieu de dire que l’Etat guinéen doit prendre des mesures pour réglementer ce secteur porteur de croissance économique dans le développement d’une nation.