Ce jeudi 5 septembre 2024 marque la commémoration du troisième anniversaire de la prise de pouvoir du CNRD, suite au renversement du président en exercice, Alpha Condé, à la surprise générale des Guinéens par les forces spéciales dirigées à l’époque par le colonel Mamadi Doumbouya. Après trois ans de gestion de la transition, les citoyens de la préfecture de Boké commencent à s’interroger sur cette période. Alors que certains soutiennent les actions du gouvernement de transition, beaucoup remettent en question la gestion de cette transition.
-Mariama Sanden, (habitante de Boké-ville) : « leur arrivée a suscité un immense espoir chez tous les Guinéens. Mais jusqu’à présent, nous rencontrons des difficultés qui ne font que s’accentuer. Le marché est difficile, les prix ne cessent d’augmenter, nos enfants sont toujours sans emploi à Boké. Alors que c’est ce que nous avions exprimé comme besoin. Nous avons quand même bénéficié de quelques routes goudronnées, mais c’est insuffisant. Partout dans nos voiries secondaires de la commune urbaine, c’est la boue en cette saison des pluies. Ils doivent penser un peu à Boké parce que c’est ici que se trouvent la bauxite et plusieurs autres entreprises minières. »
-Salématou Sylla, (habitante de Kolaboui) : « j’apprécie les réalisations du CNRD, notamment en faveur de la ville de Boké. Combien d’années notre route est-elle restée dans un mauvais état ? Il a fallu l’arrivée du CNRD pour qu’elle change de visage. Aujourd’hui, la route est bien goudronnée de Baralandé, dans la commune urbaine de Boké jusqu’à Kolaboui, et on apprend qu’elle doit continuer jusqu’à Sangarédi. Nous saluons vraiment ce travail. Mais, ils doivent également s’occuper des voiries urbaines, car c’est ce qui nous fatigue un peu aujourd’hui. Pour que l’image de la ville de Boké soit celle d’une vraie ville, c’est ce que nous demandons. »
-Ousmane Touré, (habitant de Kamsar) : « je tire mon chapeau pour eux pour les trois ans de transition. En tout cas, c’est mieux que certains mandats que j’ai vécus. Sur le plan infrastructurel, ils ont mis en place de nombreuses routes en Guinée. Quand vous allez à Conakry, beaucoup d’endroits ont changé de visage. C’est vrai qu’ils n’ont pas initié de projets, mais ils ont achevé beaucoup de projets en cours, comme l’électrification de la Guinée, le pont de Bambéto par exemple. Ils ont suivi de nombreux projets et contribué à leur accélération, même si c’est sous Alpha Condé que ces projets ont été démarrés. Mais c’est Doumbouya que l’on voit. Sincèrement, ils ont contribué au renforcement du tissu social ; le procès des massacres du 28 septembre s’est terminé alors qu’il était en attente depuis longtemps. En tout cas, ces trois années ne sont pas mauvaises, mais s’ils veulent entrer dans l’histoire, ils doivent tout faire pour organiser des élections de manière transparente en 2025 et partir. C’est le plus important, car une transition reste une transition. Ils doivent tout faire pour ne pas que ce qu’ils ont réussi à faire de bon durant ces trois années soit remis en cause. »
Propos recueillis par Alsény Bosic Sylla pour Guinéenews