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Boffa : Les pécheurs artisanaux accusent les bateaux minéraliers

Les activités minières constituent un des leviers de l’économie du pays en particulier, dans les localités où elles sont exercées comme à Boffa par exemple. Malgré l’apport économique des mines, leur exploitation irresponsable peut entrainer la dégradation de l’écosystème.

À Boffa, cette activité minière impacte négativement la vie des pêcheurs se travaillant au niveau des différents débarcadères, à savoir Koukoudé, Bongolon, Tougnifilidi, Göret, Sakama, Boncoïn, Marara et Boffa centre. Ils sont souvent victimes du déversement des débris des métaux et des rochers sur la mer de Tougnifilidi par une société sous-traitante CHEC de la société minière SPIC. À cela s’ajoute le mauvais stationnement sur la mer par des bateaux minéraliers dans les zones de travail des pêcheurs. Cette situation provoque parfois la perte des filets de ses pêcheurs.

Un des pêcheurs rencontrés au port de pêche artisanale de Boffa, Alaye Mamadou Conté, explique ici les difficultés que ses pairs rencontrent avec les bateaux minéraliers et les bateaux de pêche artisanale des chinois.

Actuellement, nous souffrons beaucoup. Avant c’était ici dans ce fleuve Fatala que nous pêchions. En ce moment, cela ne peut plus être fait. Les bateaux miniers font des vaetvient. Ils ont mis des bornes jusqu’à des kilomètres. Notre chef de port a fait tout son possible pour que ses sociétés minières puissent aider les pêcheurs qui travaillent dans ce fleuve. Mais en vain! 

Chaque fois, nous sommes dans ce jugement ici. Ça n’a même pas fait deux semaines, un bateau de pêche chinois, est monté sur le filet d’un pêcheur. Les bateaux miniers nous donnent des difficultés de la Fatala ici jusqu’à la grande mer. 

Il y des parties où ils mettent leurs ancres pour s’arrêter. Mais parfois, ils peuvent quitter et partir s’arrêter jusqu’a là où nous travaillons. Eux-mêmes parfois peuvent monter sur nos filets. Mais la destruction de nos filets, c’est récurrent chez les bateaux de pêche artisanale des Chinois. C‘est la vérité qui est bonne à dire. Nous avons informé l’ANAIM. Nous demandons l’appui de l’État parce que c’est à travers ça que nous vivons”, a-t-il souligné.

Pour sa part, le chef de port central de Boffa Idrissa Ouattara Bangoura, dira : “Avant, on parlait des dégâts causés par les bateaux de pêche artisanale des Chinois. Mais actuellement, ce que les bateaux miniers font est plus que ce que les bateaux de pêche des Chinois font. Quand tu regardes la zone de Bongolon, Koukoudé jusqu’ici, elles cohabitent avec les bateaux minéraliers. Au niveau de la mer de Göret et Bongolon, la société minière SPIC à travers sa société sous-traitante CHEC a déversé des débris des métaux et les rochers sur la mer.

Cette situation provoque aussi des problèmes aux pêcheurs. Souvent leurs filets se déchirent dans ses endroits. Il y en a d’autres même qui perdent leurs matériels. On avait même envoyé la plainte à Conakry. À Boffa centre ici, avant, les pêcheurs de Soumbouyadi avait un port. Mais depuis l’installation des sociétés minières, ils n’ont plus de place. Tout est occupé par les sociétés minières”.

Parlant du déversement des débris des métaux sur la mer de Göret et Bongolon, Sékou Bangoura, le  directeur prefectoral de l’ANAM de Boffa explique : “Le problème entre les pêcheurs artisanaux et les bateaux minéraliers, est le déversement des débris sur la mer de Tougnifilidi dans la sous-préfecture de Doupourou par la société minière SPIC à travers une de ses sociétés sous-traitantes Chec. C‘est vrai et je suis informé. Je suis même venu à Tougnifilidi, à propos de ce problème. C’est une société qui s’occupe du dragage du port qui s’appelle Chec et qui s’occupe de la construction du port. C’est sont eux qui prennent ses débris là de dragage et déversent hors du bassin du port.

 Donc dans ces débris, il y a des fers dedans, des rochers. Quand ils prennent ces débris d’un point A pour aller jeter à un point B ça devient un obstacle pour les pêcheurs. Ce problèmelà a été remonté à l’autorité supérieure. Mais il se trouve que ce bassin est un domaine qui a été octroyé par le gouvernement à une grande superficie. 

Donc quand on demande à la société, les responsables affirment que c’est le gouvernement qui leur a octroyé ce domaine et que le débarcadère de Tougnifilidi doit être déplacé. Elle est en train de construire leur nouveau débarcadère tout près de l’hôtel Bel-Air. (…), chaque fois, il y a des plaintes.  Enfin on avait dit à la société de ne plus le refaire, par ce que en le faisant c’est pour créer l’obstacle à des pêcheurs environnants et la société nous avait avoir pris bonne note”.

Poursuivant ses interventions, le directeur préfectoral de l’ANAM, Sékou Bangoura souligne que parfois ce sont les pêcheurs même qui se créent des problèmes à travers le non-respect de leur zone de travail. “Les zones balisées que les bateaux minéraliers suivent, les pêcheurs viennent mettre leurs filets. Et quand les bateaux sont en train de naviguer, il va monter là-dessus. C’est ce qui est en train de se passer. Les pêcheurs occasionnent parfois des accidents entre eux et les bateaux minéraliers”, précise-t-il.

Joint au téléphone, la chargée des relations communautaires de la société minière SPICa indiqué que le directeur préfectoral de l’ANAM est mieux placé pour répondre à toutes ces questions.

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