A l’occasion de l’assemblée générale de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) ce samedi 9 juin 2018, Cellou Dalein est longuement revenu sur la crise qui mine le pays, notamment le non respect de l’accord politique du 12 octobre 2016.
« Il y a quatre problèmes urgents qui sont à l’origine de la crise qui mine le pays. Il y a le contentieux électoral, la CENI, le fichier et les indemnisations et les enquêtes pour identifier les auteurs des crimes commis lors des manifestations pacifiques », a-t-il rappelé.
Revenant sur l’assainissement du fichier électoral, le président de l’UFDG dit que la commission électorale avait fait une proposition acceptée par la mouvance présidentielle et l’opposition. Mais ces derniers temps, dit-il, il y a une main noire qui est en train de bloquer ce processus : « Il y a une main noire qui est en train de bloquer le processus d’assainissement du fichier électoral, puisque la CENI avait fait une proposition aussi bien à la mouvance qu’à l’opposition de demander aux partenaires techniques et financiers en particulier l’Union européenne et le système des Nations unies, de mettre à la disposition de la Guinée des experts dont le profil avait été défini par la CENI elle-même pour que ces experts s’occupent de l’assainissement du fichier, au lieu de passer par un appel d’offres. Lorsque la CENI nous a exposés ce schéma, la mouvance et l’opposition avaient accepté. Et les partenaires concernés avaient été saisis par courrier par la CENI elle-même. »
Selon Cellou Dalein, une main noire s’est opposée à cette proposition et voudrait remettre le fichier à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Une chose qui l’opposition ne va pas accepter.
« Nous sommes en train de vérifier cette rumeur. Nous n’accepterons pas. Il faut que les trois entités puissent être ensemble pour assurer l’opération pour que nous ayons confiance », a-t-il prévenu.
Plus loin, il est revenu sur la promesse du Premier ministre sur la décrispation du climat politique : « Quand M. Kassory Fofana est arrivé, il a dit qu’il va s’atteler à la décrispation [du climat politique]. Il nous demande d’œuvrer pour la préservation de la paix. Je lui ai dit ici souvent qu’on n’obtient pas de paix en demandant aux gens d’observer la paix. On n’obtient pas de paix par l’exhortation. Chacun aime la paix mais personne ne veut de l’injustice. Personne ne veut que ses droits soient violés. Personne ne veut être dans l’insécurité, subir l’arbitraire. Lorsque vous ne respectez pas la loi, les accords politiques, vous ne protégez pas les droits humains, lorsque vous entretenez l’impunité alors qu’on abat de manière récurrente les citoyens pendant qu’ils exercent un droit constitutionnel, vous voulez la paix pour vous ? »
Pour terminer, il a demandé à ses militants de se tenir prêts pour les manifestations dès la fin du mois de Ramadan.