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Bilan de l’an 2024 : Mamou a été le théâtre de plusieurs faits divers sur fond d’insécurité et de pénurie alimentaire 

Au début de l’année 2024, la crise de carburant, suite à l’explosion du dépôt d’hydrocarbures à Conakry, a affecté sérieusement les activités socioéconomiques des populations de Mamou. Quand on sait que les producteurs locaux, cultivant des pommes de terre, piments, aubergines et tomates, dépendent fortement des motopompes pour l’irrigation de leurs champs. Le manque de carburant et la mesure interdisant d’en acheter dans les bidons ont décimé les productions agricoles de Soumbalako, de Dounet et de Horé Mamou. Les producteurs ont rencontré des difficultés pour entretenir les cultures pendant cette période de saison sèche.  Le manque de carburant a entraîné une insuffisance d’arrosage et a compromis la croissance des cultures. Quelque part, faute d’arrosage, les producteurs ont été obligés de récolter la pomme de terre bien avant qu’elle n’atteigne la maturité. Un autre problème s’était posé, le manque de camion pour transporter les produits pour le stockage et la commercialisation.

Durant l’année qui s’en va, la préfecture a été secouée par l’insécurité. Mais cette année l’ampleur fut très réduite par rapport à l’année 2023. Les braquages sur les axes routiers ont coûté la vie à un passager et plusieurs centaines de millions ont été emportés par les hors-la-loi.
En septembre, un braquage spectaculaire s’était produit sur la route de Dounet dans la préfecture de Mamou. C’est un gérant d’un kiosque Orange money qui a été dépossédé de plus de 100 millions de francs guinéens lorsqu’il quittait la ville de Mamou pour Dounet.
En octobre, un autre braquage s’est produit à Bouloukountou à la rentrée de la ville de Mamou sur la route nationale N°1. Un passager a été tué pendant l’opération. Interrogé, Aliou Barry, secrétaire chargé des conflits et négociations au bureau CNTG du syndicat des transporteurs de Mamou avait apporté des précisions.  » C’est un véhicule taxi 406, en provenance de Conakry qui a été attaqué aux environs de 19 heures. Les assaillants étaient à bord d’un véhicule Mazda 3. Ils ont tiré des coups de feu pour immobiliser le taxi. C’est ainsi que l’un des passagers qui se trouvait être un vendeur de bétail est descendu pour échapper avec son sac d’argent. Malheureusement pour lui, les braqueurs ont orienté le canon vers lui. Il fut atteint par les balles dans la brousse. Les autres passagers ont été aussi dépouillés « .
Les vendeurs de bétail sont souvent la cible des braqueurs qui mettent à profit le jour du marché hebdomadaire de Dogomet pour s’attaquer aux commerçants.A ces braquages, s’ajoutent des violences basées sur le genre. Des actes d’inceste sur des fillettes et violences conjugales ont polarisé l’actualité à Mamou.

En septembre, une fillette de 4 ans a été tuée par son oncle à la suite d’un viol. L’auteur est le jeune frère de la maman de la victime. Les faits se sont produits dans la sous préfecture de Téguereya située à 135 kilomètres de la ville de Mamou.
Selon des informations, Mamadou Camara âgé de 17 ans a profité de l’absence des parents de la fille pour l’entraîner derrière la concession et commettre sa forfaiture.
Ce meurtre est intervenu 3 jours après qu’une autre fille a échappé d’une tentative de viol dans la sous préfecture de Boulliwel. Toujours en septembre, un homme de retour d’une veillée a brisé, à coups de hache, les bras de son épouse. Les faits se sont produits au quartier Loppet dans la commune urbaine de Mamou.

Après les examens à l’hôpital, il a été indiqué que la victime a eu 3 fractures au niveau de son bras droit et 2 fractures au bras gauche. Thierno Ousmane Camara, l’époux de la victime a pris la poudre d’escampette, avant d’être rattrapé à Conakry. Il a été jugé et condamné par le tribunal de première instance de Mamou.

Des faits divers qui ont aussi défrayé la chronique à Mamo

En août, un père de famille a été tué dans un champ de piments. Les faits se sont produits à Guelin dans la sous préfecture de Tolo. Selon des informations, la victime âgée d’une quarantaine d’années a été surprise en train de voler des piments dans le champ d’un de ses voisins.

Des témoignages dans la localité indiquent que la victime n’est pas à sa première opération de vol dans les champs. L’année dernière, il avait aussi été interpellé dans le même champ.

Suite à la série de contrôles des vignettes sur les véhicules à moteur (auto et moto), des échauffourées ont éclaté à Mamou le lundi 25 novembre 2024.

Dans la matinée, des agents de la sécurité se sont installés sur le pont à deux voies reliant le centre-ville au quartier Petel. Pendant que le contrôle était en cours, des jeunes les ont surpris à coup de pierres.

Les agents ont riposté à coup de gaz lacrymogènes. Depuis cette période, le contrôle des vignettes a été suspendu dans la ville de Mamou.

Depuis le mois de novembre dernier, un feu d’origine inconnue consume des biens des citoyens du quartier Tambassa dans la commune urbaine de Mamou. Plusieurs concessions ont déjà été touchées. Les dégâts sont palpables. Des matelas, rideaux, habits et autres objets en plastique sont calcinés en partie.

Alpha Ibrahima Barry, coordinateur préfectoral de l’agence nationale des actions des urgences et catastrophes humanitaires de Mamou s’active sur le terrain.   » Lorsque je procédais aux investigations sur les lieux, il y a un bâtiment qui a pris feu devant moi. Ce qui est difficile à expliquer, c’est l’origine du feu. Le feu prend particulièrement les matelas, les ustensiles, les habits, les objets en plastique. Heureusement, ce ne sont pas des cases qui sont attaquées sinon les dégâts seraient énormes », a-t-il indiqué.

Pour limiter les dégâts, des sacrifices ont été effectués. L’immolation d’animaux, suivie de lecture du saint Coran et offrandes de pains blancs ont été organisées.

Malgré ces efforts, le feu a continué à consumer les biens placés au dehors. L’inquiétude est grandissante à Tambassa.

Toujours au mois de septembre, le chargé de la morgue de l’hôpital de Mamou a été bastonné par un groupe de personnes furieux de l’utilisation par une autre famille du cercueil réservé pour leur défunte. Les faits se sont produits le 10 septembre à l’hôpital régional de Mamou.

Dr Sékou Diallo à l’époque directeur général de l’hôpital par intérim, avait apporté des précisions.
« Lorsque les parents de la défunte n’ont pas retrouvé leur cercueil, ils se sont plaints à la direction de l’hôpital. Puisqu’il s’agit du corps de la communauté chrétienne. Ils n’ont pas la même manière d’inhumer comme les musulmans. Eux, ils exhument avec le cercueil. Nous avons dépêché l’ambulance pour aller récupérer le cercueil. Au retour de l’ambulance, certains individus mal intentionnés se sont attaqués au chef de la morgue ».
Un agent des forces de sécurité qui serait impliqué dans l’agression du chargé de la morgue avait été mis aux arrêts.En 2024, la route a encore endeuillé des familles


Le lundi 26 février, une collision a impliqué un camion et un taxi-brousse. L’accident s’est produit aux environs de 7h à Bagata dans la sous préfecture de Saramoussaya, à plus de 70 kilomètres de la ville de Mamou. Le bilan fut de 8 morts et de 3 blessés graves.Le jeudi 22 février, un camion citerne transportant du carburant s’est renversé au milieu de la chaussée entre Linsan et Tamagaly. L’accident s’est produit à une quarantaine de kilomètres de la ville de Mamou. Les trois personnes qui étaient à bord ont été calcinées. L’une des personnes a été extraite du feu. L’homme encore en vie a donné quelques explications aux premiers secouristes avant de décéder quelques minutes après.

Le lundi 10 juin, un accident de la circulation s’est produit à 6 heures à la rentrée de la ville de Mamou. Le bilan fut de 5 morts dont un homme et 5 blessés dont le conducteur. L’accident s’est produit à Diarabaka à 7 kilomètres de la ville de Mamou. Cet accident a opposé un taxi brousse de marque Toyota en dépassement défectueux à un camion remorque au niveau d’une colline entre des virages successifs.

Le bus des élèves handicapés a été fortement accidenté le mercredi 26 juin lorsqu’il ramenait les élèves du centre Guinée Solidarité à leur domicile. Selon les informations recueillies auprès des témoins oculaires, c’est un camion frigorifique qui est entré en collision avec le bus au niveau d’un virage. Le choc a entraîné le bus loin de la route. Pour secourir les occupants du bus, il a fallu un autre camion pour tirer le camion frigorifique sur le bus. Les blessés, une dizaine, ont été sortis par les fenêtres du bus.

Le 13 septembre, un grave accident s’est produit à Daara, près de Timbo, impliquant un bus en provenance de N’Zérékoré. 8 passagers ont perdu la vie et plus de 36 autres ont été blessés.Sur le plan environnemental, le changement climatique a été ressenti cette année à Mamou. Les populations ont suffoqué suite aux vagues de chaleur pendant la saison sèche. Depuis fin février, la région de Mamou subit une canicule à répétition sans précédent. Le thermomètre a affiché 19° le plus bas niveau à l’aube et dans les journées, la température a atteint 38°. Dans les classes, les élèves ont été obligés dès 10 heures d’ôter leur chemise. A l’école primaire jean de la croix dans le quartier Abattoir, des élèves ont préféré fuir les cours, d’autres ont saigné du nez. Pour rafraîchir les élèves, les encadreurs ont conseillé de mettre souvent de l’eau sur eux.

Dans les plaines agricoles de Soumbalako, les paysans se sont confrontés à un manque d’eau pour arroser les cultures. Les cours d’eau sont à sec. Il n’y a aucune goutte dans les puits. Les cultures vivrières ont été décimées.
Dans les années antérieures, à Mamou,  au début du mois de mai, c’est la période des cultures. Cette année, la saison sèche s’est prolongée jusqu’au mois de mai.  Les paysans ont longtemps gardé le regard tourné vers le ciel, dans l’espoir que la pluie sera enfin là.
Les autorités religieuses ont organisé une prière d’istisqâ’ le dimanche 5 mai 2024 à 10h00. Le but est d’implorer Allah pour obtenir la pluie. La prière d’istisqâ’ s’accomplit généralement durant les périodes de sécheresse comme pendant les moments durs qui frappent la population et les animaux.
Quatre lieux de prière ont été retenus dans la ville pour célébrer cette prière

Six heures de temps après la prière, à 16 heure la pluie s’est abattue sur la ville. La température caniculaire a chuté de 36° à 31°c. Un ouf de soulagement pour la population.  Ainsi, après les vagues de chaleur, la forte pluviométrie cette année en Guinée a endeuillé des familles. En septembre, 3 jours après qu’un véhicule soit emporté par les eaux du fleuve Bafing au niveau du pont submergé de Salliyah dans la sous préfecture de Tolo, c’est au tour d’un motard en provenance de Mamou pour Bhouriya de tomber à cet endroit. Les faits se sont produits dans l’après-midi du vendredi 20 septembre. L’eau a entraîné le motard et seule sa moto a été tirée de l’eau. Les recherches se sont poursuivies pendant 3 jours avant que le corps ne soit retrouvé.

Le laptop Made in Guinea a vu le jour à Mamou.


En novembre 2024, le Premier ministre en compagnie du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation ont procédé à l’inauguration de l’unité d’assemblage du tout premier ordinateur portable « Made in Guinea » à Mamou.
Une avancée significative dans l’industrialisation et la souveraineté technologique de la Guinée
Cette unité d’assemblage se trouve au sein de l’Institut supérieur de technologie. Le premier ministre, Amadou Oury Bah s’est réjouit en rassurant  » L’État assumera sa part de responsabilité pour que ce qui est en train d’être produit dans nos universités puisse être intégré dans notre économie. Nous mettrons en place les mécanismes  pour que ce qui peut être fabriqué ici soit utilisé en premier lieu par l’État et non pas que l’État aille importer du matériel alors qu’on peut l’acheter ici », avait-t-il annoncé.
L’année 2024 s’en va, laissant derrière elle des leçons. L’année 2025 arrive, porteuse d’espoir pour la population de Mamou, qui pourrait ainsi surmonter les défis pour améliorer son bien-être.
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