Après la levée de la quasi-totalité des barrages routiers, il y a à peine deux mois par le défunt gouvernement, suite à l’augmentation du prix des hydrocarbures à la pompe, ces soi-disant points de contrôle reviennent avec force sur les axes routiers guinéens. C’est le triste constat que dresse notre correspondant basé à Kankan de retour de Conakry, le weekend dernier.
Après le premier barrage de Kouria dans la préfecture de Coyah, l’axe Conakry-Kankan en compte à ce jour 15 dont 5 entre Coyah et Kindia ; 5 entre Kindia et Mamou ; 3 entre Mamou et Dabola et 2 entre Dabola et Kouroussa.
Ce qui à la fois agace et inquiète plus d’un usager, c’est la transformation desdits barrages normalement dédiés aux contrôles des identités et à la fouille des véhicules en lieu et place de rackets des passagers et des chauffeurs.
Au point de contrôle de Kouria dans Coyah et de Koba juste après Segueya dans Kindia par exemple, des agents des services de sécurité au vu des véhicules en partance ou en provenance de l’intérieur du pays, accourent non pas pour procéder à la fouille et au contrôle des identités, mais plutôt au racket des passagers sous prétexte de défaut de pièces d’identités ou de carnets de vaccination anti covid-19. Des passagers pris avec ce ‘’délit’’ qui restent à prouver, sont obligés de payer entre 5 000 et 10 000 GNF.
C’est le même constat chez les chauffeurs ou la règle qui s’impose à eux, est l’obligation de verser au moins 10 000 GNF comme frais de levée de barrage.
D’où l’exaspération des usagers victimes de cette extorsion d’argent qui est indûment empoché par des agents véreux. Aussi, ces agissements suscitent des inquiétudes car en lieu et place d’un contrôle systématique des personnes et des engins roulants, ces barrages sont transformés en points de rançon.
En attendant que les nouvelles autorités du Comité National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD) ne prennent des mesures pour éradiquer cet autre phénomène de racket par des agents des services de sécurité sur les axes routiers, il reste à savoir l’usage de ces fonds indûment recouvrés sur les pauvres citoyens déjà confrontés au calvaire des routes défectueuses.