C’est évident et nous ne le répéterons jamais assez, dans la vie, tout finit par finir. Et pour preuve, le vendredi 1er janvier 2020, le Chef de file de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé, alias ‘’Soumi, le champion’’, au grand dam de plus des 12 millions de ses militants, sympathisants et compatriotes, a rejoint sa dernière demeure, au cimetière de Sogoniko, en commune V du district de Bamako.
La cérémonie marquant ses obsèques qui ont été grandioses a eu lieu dans l’enceinte de l’imposant palais de la Culture ‘’Amadou Hampathé Bâ de Bamako, au quartier de Badalabougou, à la Rive droite de la capitale malienne. C’était en présence d’une marée humaine, venue de tous les horizons de la ville de Bamako et environs, de toutes les Régions, de tous les cercles de l’Intérieur et de plusieurs pays d’Afrique et du monde entier. Le déroulé de ces obsèques avec le correspondant permanent de Guinéenews à Bamako comme si vous y étiez !
Certes, « toute âme doit gouter à la mort », lit-on dans le Saint Coran. Mais, force est d’admettre que la mort de Soumaïla Cissé aura été une grande surprise pour les acteurs tout comme les observateurs de la scène politique malienne. En cette phase où le Mali est en pleine crise tant au plan sécuritaire et sanitaire que sociopolitique, tous les regards voire espoirs convergeaient vers la personne de Soumaïla Cissé. Dans le cadre de l’élection présidentielle de 2022 en vue, c’était lui, de l’avis de toute la classe politique malienne, l’Homme de la situation. Mais, comme ATT, ‘’Soumi, le Champion’’ vient d’être arraché subitement à l’indéfectible affection du peuple malien, de sa famille et de ses nombreux amis à travers l’Afrique et le reste du monde.
Décédé, le vendredi 25 décembre 2020, à l’âge de 71 ans révolus, à Paris, des suites du Coronavirus attrapé à Niamey, au Niger, où il était en tournée de remerciements suite à la contribution du président nigérien, Mahamadou Issoufou, à sa libération après plus de six mois des mains des terroristes, le charismatique Chef de file de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé affectueusement, a été accompagné à sa dernière demeure, le vendredi 1er janvier 2021, au Cimetière de Sogoniko par des centaines de milliers de concitoyens, amis, sympathisants et admirateurs, proches collaborateurs et parents. Tant à l’Aéroport Sénou qu’au Palais de la Culture de Bamako, le nombre des évanouis se multipliaient. Tellement sa mort a sonné tant de Maliens qui pourtant fondaient énormément d’espoir en lui pour sortir enfin de ces crises en tous genres dans lesquelles le Mali est empêtré depuis des quelques années.
Venus de tous les horizons, les participants aux obsèques de celui reconnu unanimement comme candidat favori pour le scrutin présidentiel de 2022, ont été témoins d’un événement qui restera gravé à jamais dans les annales de l’Histoire de la classe politique malienne. La qualité des funérailles atteste à suffisance que ‘’Soumi’’ est une grande figure politique de son pays et de la Sous-région ouest-africaine. Sur la liste des personnalités attendues, c’est l’absence du Patron de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) qui a attristé plus d’un Malien. Même l’arrivée de sa Délégation suscitait quelques contradictions (lire notre encadré ci-dessous).
A l’image de feu Président ATT, ‘’Soumi, le champion’’ a eu droit à tous les honneurs de la part du peuple malien. Un peuple mobilisé comme un seul Homme pour inscrire en lettres d’or son nom dans le panthéon des plus Grands Acteurs politiques du Mali et du continent africain.
Voici, les grandes étapes de cette grandiose cérémonie funèbre à la dimension du service rendu à la nation :
L’arrivée de la dépouille à Bamako en provenance de Paris
Dans l’après-midi du jeudi 31 décembre 2020, la dépouille mortelle du président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) est arrivée et accueillie à l’Aéroport international Sénou-Bamako par sa famille, les Responsables de son parti et une foule nombreuse de militants et sympathisants, de leaders politiques, amis et proches parents venus de partout au Mali et d’ailleurs. Tous étaient sous un choc profond. On y notait aux côtés de l’épouse de l’illustre disparu, Mme. Cissé Astan Traoré, des Représentants de la Présidence de la République du Mali, plusieurs leaders et acteurs de la classe politique malienne dont le président du PARENA Tiébilé Dramé (Directeur de campagnes de Soumaïla Cissé lors des élections présidentielles de 2018), le Professeur Ali Nouhoum Diallo (ancien Président de l’Assemblée Nationale du Mali) et les Responsables des mouvements et associations des jeunes et femmes du parti. Selon Tiébilé Dramé, ce décès de ‘’Soumi’’ est un tremblement de terre politique.
-Le vendredi 1er janvier 2021, à 9H04, c’est l’arrivée de la désormais veuve Mme. Cissé Astan Traoré, en compagnie des autres membres de la famille du défunt Soumaïla Cissé (enfants, frères et autres proches parents). Une entrée attristée ayant réduit la cérémonie à une profonde expression de sentiment de consternation, d’émoi et de recueillement attestant que la présence de l’Homme sur terre, qu’on soit « Fama ou Fantan » (Riche ou pauvre, Fort ou faible) n’est qu’éphémère.
A 10H00, c’est l’arrivée du Premier ministre, Mouctar Ouane, et les autres Officiels dont les Présidents des Institutions de la République ; les anciens Présidents de l’Assemblée Nationale, les anciens Premiers ministres, les membres du Corps diplomatique et des Organismes internationaux accrédités, les Autorités coutumières et religieuses et les délégations venues d’Afrique et d’ailleurs. Ils ont été accueillis par sur place par le Secrétaire à l’Organisation, Nouhoun Togo, le frère de Soumi, Samba Cissé, et un Représentant de la Mairie de la Commune V, juridiction municipale de l’événement.
Fin de la mise en place des Officiels et Délégués…
A 10H15, c’est l’arrivée à bord d’une ambulance du corps de Soumaïla Cissé drapé du drapeau national du Mali avec des pagnes estampillés de son effigie et du logo de l’URD, son parti. Les intervenants, les uns après les autres, se sont inclinés pieusement devant la dépouille mortelle.
10H22 à 12H 35, c’est coup d’envoi d’une série de déclarations et de témoignages émouvants livrés par le jeune frère du défunt, Samba Cissé ; son fils aîné, Bocar Cissé ; son intime ami, Mohamed Berthé (qui s’est exprimé au nom de toute la diaspora malienne en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique) ; de l’Ambassadeur Souleymane Koné (au nom des camarades de promotion de l’illustre défunt) ; le président du Mouvement des jeunes de l’URD, Abdramane Diarra ; le président du Comité stratégique du M5-rfp, Dr Choguel Kokalla Maïga (au nom de toute la classe politique) ; le président de l’ex-parti au pouvoir de IBK (Rassemblement Pour le Mali (RPM), Dr Bocari Tréta et le Premier vice-président de l’URD (qui assure l’intérim depuis le rapt du Président Soumaïla Cissé, le 25 mars 2020), Pr. Sadigou Sanogo, qui a présenté le discours tenant lieu de l’oraison funèbre proprement dite.
En effet, dans leurs différents témoignages et déclarations pleins d’émotions et de regrets de tout un peuple, les intervenants ont passé en revue les qualités humaines et d’homme d’Etat de Soumaïla Cissé. Tous ont été unanimes que face à cette crise multidimensionnelle que traverse le Mali depuis 2012 au plan sécuritaire, sociopolitique, économique et encore sanitaire, ce sont presque tous les Maliens qui fondaient espoir sur Soumaïla Cissé. On le prenait d’office pour le messie qui aurait pu sortir du prochain scrutin présidentiel pour sauver tout le Mali. « Mais l’homme propose, Dieu dispose », a paraphrasé au pupitre un intervenant aux larmes et à la gorge nouée sous l’effet de la triste émotion.
Après la prière collective du vendredi, effectuée, pour la circonstance, sur l’esplanade du palais de la Culture Amadou Hampathé Bâ, plein à craquer, les fidèles musulmans ont prié, à 14H15, sur le corps de l’illustre disparu qui a été conduit à sa dernière demeure, sise au cimetière de Sogoniko, où il reposera désormais.
Comme à l’accoutumée au Mali, une séance de lecture du Saint Coran et des prières spéciales pour le repos éternel de l’âme du défunt et pour les devanciers ont mis fin à la cérémonie.
Enfin, soulignons qu’un accent particulier est déjà mis sur la lourdeur de l’héritage ou le vide laissé par Soumaïla Cissé. Des appels pressants ont été lancés à la famille politique, l’URD ; à la veuve Mme. Cissé Astan Traoré et aux loyaux militants de ce grand parti endeuillé et décapité dans son rôle de locomotive sur l’échiquier politique national du Mali.
Une dépêche de Habib Diallo, depuis Bamako pour Guinéenews