Ce n’est un secret pour personne que le réseau routier guinéen est défectueux et est devenu un calvaire pour les populations.
Situé dans la préfecture de Lélouma sur la route internationale Labé-Sénégal, l’axe Thianguel Bori, long d’une vingtaine de kilomètres, est un véritable cauchemar pour tous les usagers. Certains automobilistes et camionneurs y restent embourbés pendant de longues heures voire des jours pour d’autres.
Des flaques d’eau, boues rouges et visqueuses et des excavations, des véhicules totalement embourbés, tel le désolant spectacle qui présente à tout usager de cette route en cette période de grandes pluies. Ce décor est complété par des mottes de terre qui dévalent des éboulements de la montagne Sita et qui envahissent toute la chaussée. Il faut plus de 5 heures pour les plus chanceux pour parcourir ce bout de piste long de 25 kilomètres environs.
Interpellé par rapport à cette situation, le directeur préfectoral des Travaux Publics de Lélouma, Soryba Soumah rassure en ces termes : « cet axe s’inscrit dans le projet de bitumage de la route Labé-Kouramangui ( sous-préfecture de Labé)-Medina Gonas (Sénégal). Et ce sont vingt cinq kilomètres qui constituent la partie la plus critique actuellement. C’est-à-dire de Thianguel Bori à Komba. C’est une route qui a déjà été financée et dont les travaux sont confiés aux Chinois. Aujourd’hui, il ne reste plus que 25 kilomètres. C’est une route très difficile à entretenir. Pour faire une route, il faut créer des déviations mais à cet endroit, c’est très difficile. C’est un col de montagne très difficile à travailler. C’ est pourquoi on s’est fier aux chinois pour qu’ils prennent le temps nécessaire pour pouvoir faire les études. C’est un projet en cours. Il faut patienter, tout sera fait. »
Pendant ce temps, sur cet axe de 25 kilomètres sur cette route, certainement l’une des plus importantes du pays, car reliant la Guinée au Sénégal, le calvaire des usagers continue de plus bel. Certains camions tombent en panne tandis que d’autres s’embourbent.
« C’est ce qui se passe actuellement sur cette route, est indescriptible. Pour parcourir cette distance de moins de trente kilomètres, certains y passent des journées entières. Il n’est pas facile ou même impossible de trouver une déviation. Car, c’est de la montagne d’un côté et de l’autre, des ravins. Et c’est ce qui m’a de plus marqué aussi, c’est le fait que les gens souffrent encore quand il pleut. Par exemple, je me déplace à moto et cette fois-ci, j’étais en partance pour Koundara et malheureusement pour moi, il a beaucoup plut ce jour. Et une fois sorti de cet axe, je croyais que tout était fini une fois le goudron atteint, mais c’était une illusion. Juste après le pont de Komba, il y a un autre pont que l’eau avait submergé. Ce qui empêchait du coup tout trafic’’, a déploré Mamadou Boiro, un natif de Koundara mais qui en service à Lélouma.
Sur la même logique, Mamadou Saïdou Diallo, chauffeur de taxi faisant la navette sur cet axe, a expliqué le calvaire vécu et qui lui a coûté une grave panne de moteur de son véhicule.
« Personnellement, je vais changer de ligne en attendant que la pluie diminue. C’est ce qui se passe sur cette route, est très pitoyable. Imaginez, pour faire environ 25 kilomètres, vous êtes obligés de passer plusieurs heures et parfois des jours entiers. Lors de mon dernier voyage, j’ai eu une grave panne au niveau du moteur. Le pont était couvert d’eau et lorsque j’ai tenté d’y traverser comme mes autres amis, le moteur de ma voiture a été complètement submergé. Le gouvernement doit vraiment nous aider pour faire cette route », sollicité ce conducteur.
Pour bon nombre d’observateurs, la perturbation du trafic sur cet axe influence négativement l’importation de certains produits du Sénégal et vice-versa. Et la question que beaucoup d’autres se posent est de savoir pourquoi sur tout le projet. C’est seulement cet axe d’environ 25 kilomètres environ qui n’est pas encore bitumé.