« Je suis fondamentalement opposé à l’idée que le président de la République défend d’avoir une exportation de 100 millions de tonnes de bauxite par an. C’est suicidaire »
C’est le président de l’UFR qui l’a affirmé lors de sa conférence de presse qu’il a animé ce mercredi 12 décembre au lendemain de sa démission du poste de Haut Représentant du chef de l’Etat.
Après avoir expliqué les raisons de sa démission, Sidya Touré a dépeint un tableau sombre sur la gouvernance du pouvoir actuel. Il a, en outre, fustigé la manière dont la bauxite est en train d’être exploitée en Guinée depuis l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir.
D’après lui, ce minerai doit être exploité minutieusement. «La bauxite en Guinée n’est pas infinie, c’est pourquoi il savoir comment l’exploiter. Je suis fondamentalement opposé à l’idée que le président de la République défend d’avoir une exportation de 100 millions de tonnes de bauxite par an. C’est suicidaire », dénonce Sidya Touré. « Cent millions de tonnes par an, c’est un milliard de tonnes en 10 ans. Dans 40 ans, il n’y aura plus de bauxite en Guinée. On vous aura laissé des trous partout, les rivières seront polluées, les ressources halieutiques, il n’y en aura plus. Les gens ne pourront plus faire de l’agriculture. Je pense que nous devons gérer nos ressources avec plus de parcimonie en se disant que dans 40 ans, ça ne doit pas être fini », soutient l’ex-collaborateur d’Alpha Condé.
Pour le président de l’UFR, la seule solution permettant d’exploiter de façon durable la bauxite guinéenne, est la transformation locale de cette bauxite sur place. Ceux qui achètent la bauxite, sont là aujourd’hui parce que là où ils prenaient en Malaisie et en Indonésie, les gouvernements ont arrêté parce qu’ils ont demandé que les usines soient installés dans leur pays », a-t-il révélé.
Je ne suis contre personne, fait savoir Sidya Touré qui affirme qu’il est pour les Guinéens. «On ne peut pas vendre la totalité de nos ressources en 40 ans. Et quand on exploite les mines, les ressources qu’on y gagne doivent être transparentes et elles doivent être utilisées à développer l’économie agricole. Alors, je dis non à 100 millions de tonnes », martèle le président de l’UFR.