Longtemps attendues par la population, les audiences criminelles se sont ouvertes ce jeudi, 21 juillet 2022 au tribunal de première instance de Faranah. Cinq dossiers étaient à l’ordre du jour. La cérémonie d’ouverture a réuni les autorités administratives, les organisations de la société civile, les sages de la ville ainsi qu’une frange importante de la population. Après un débat houleux entre l’avocat de la défense et les parquetiers, 4 des 5 dossiers ont été délibérés dans cette première journée. A la barre, tous les accusés ont plaidé coupables
S’agissant du meurtre du président du district de Bantou Gbènikoro, découpé en morceaux au mois d’avril dernier, Sambou Oularé alias Japonais, a reconnu les faits. À la fin des débats, le tribunal statuant publiquement, contradictoirement en matière criminelle et en premier ressort après en avoir délibéré conformément à la loi, sur l’action publique, a déclaré Sambou Oularé, coupable des faits à lui reprocher.
Pour la répression, faisant application des dispositions de l’article 206 du code pénal, le tribunal le condamne à la réclusion criminelle de 30 ans.
Le deuxième dossier du jour concernait le meurtre Kolowalia, un secteur relevant de la sous-préfecture de Passaya située à 70 km de la ville de Faranah. Un jeune de 19 ans était poursuivi pour coups, blessures et violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Ainsi, le tribunal a déclaré Sékouba Camara, coupable de coups, blessures et violences volontaire exercés sans intention de donner la mort mais l’ayant cependant occasionné. Pour la répression, faisant l’application de l’article 116 du code pénal le condamne à 3 ans d’emprisonnement.
Le troisième dossier concernait Dame Fatoumata Camara qui avait jeté son bébé de moins de deux mois dans une latrine. Cet acte criminel s’est encore produit le 29 janvier dans la même sous-préfecture de Passaya notamment dans le district de Kondebou. Le tribunal a déclaré Fatoumata Camara coupable de meurtre à lui reprocher. Pour la répression, faisant application des dispositions des articles 441 du code de procédure pénale, 116 et 206 du code pénal, le tribunal l’a condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
Le dernier dossier de cette première journée concerne un cas de viol sur une jeune fille vendeuse de boulettes dans le quartier Abattoirs 2 de la commune urbaine. Le mis en cause, Ousmane Oularé a été inculpé par le tribunal qui lui déclare coupable de viol.
Pour la répression, faisant application des dispositions des articles 441 du code de procédure pénale et 268 du code pénal lui condamne à 7 ans de réclusion criminelle et au paiment d’une amende d’un million neuf cent cinquante mille pour dommage et intérêts.
Au sortir de la salle d’audience, l’avocat de la défense, Maître Sékou Soumaoro, a déclaré : “en tant qu’avocat de la défense, je dirai Dieu merci. Parce qu’en principe, si on tenait compte des réquisitions du ministère public, ce sont des condamnations à perpétuité qui allaient intervenir. Mais, je dis Dieu merci parce que les condamnations qui sont intervenues, pratiquement sur les 4 dossiers appelés, sur les 3 dossiers, le tribunal a suivi mes plaidoiries et sauf dans l’unique dossier, monsieur Oularé qui a écopé de 7 ans de prison parce qu’on l’a déclaré coupable. Pour les autres cas, j’ai plaidé des circonstances atténuantes qui ont été acceptées. Ce qui a fait qu’ils n’ont pas été condamnés à perpétuité”.
De son côté, le procureur de la république près le tribunal de première instance de Faranah, Sidiki Kanté, revient sur les mesures préconisées pour la tenue de ces assises : “Il n’y a plus d’une semaine, nous avons informé toute la presse et la population de la tenue de ces audiences criminelles de la juridiction de Faranah. (…) La juridiction de Faranah couvre Dinguiraye et Dabola. A ce niveau, il y a beaucoup de dossiers. Et c’est pourquoi il faut prendre des dossiers qui sont susceptibles d’être jugés rapidement et maintenant suivre les autres c’est ce qu’on a fait. Aujourd’hui donc, vous avez vu avec le travail fastidieux que nous avons mené. On a pu régler 5 dossiers criminels dont le dossier de celui qui a découpé son vis-à-vis dans un village là-bas. Nous n’allons plus retarder avec les dossiers. Il faut situer rapidement les intéressés sur leur sort”.