Le bureau de la préfecture de Dinguiraye, communément appelé ‘’bloc administratif préfectoral’’ a été dans la soirée d’hier 18 février la ciblée d’une attaque menée par un groupe de jeunes. Pour mieux comprendre ces incidents, Guinéenews© a joint dans la matinée de ce mercredi le préfet de Dinguiraye. Celui-ci pointe un doigt accusateur sur le député uninominal Dr Fodé Maréga qui rejette toutes ces accusations avant de renvoyer à son tour la responsabilité au préfet.
Sur ces incidents, le préfet de Dinguiraye, colonel Mamadou Lamarana Diallo explique : « l’UFDG a écrit à la commune qu’il veut tenir un meeting au stade préfectoral. La commune a répondu négativement sous prétexte que ce parti n’est pas candidat aux prochaines élections. Cela s’est passé avant-hier. Le soir, le maire est venu me rendre compte et finalement les autres cadres m’ont donné leurs versions. Et vous savez que le secrétaire fédéral de l’UFDG est un cadre en service à la préfecture. Je l’ai appelé et il m’a expliqué que c’est juste un meeting qu’ils veulent pour accueillir des invités en provenance de Conakry. J’ai dit qu’il n’y a pas de problème et qu’on va finaliser cela mardi. Mais hier matin, on ne s’est pas vu. Alors que le mouvement avait commencé dans la ville. Finalement, la préfecture et la mairie se sont retrouvées et pour maintenir la paix, nous leur avons donné notre accord de tenir leur meeting et rentrer tranquillement à la maison. La commune a autorisé et ils ont fait leur meeting. A leur retour alors que nous étions déjà à domicile, ils sont venus attaquer le bloc administratif aux environs de 18 heures 30 minutes. »
S’agissant des instigateurs de ce vandalisme, le préfet ne va par quatre chemins. Il indexe le député de l’UFDG, Dr Fodé Maréga. « C’est le député uninominal de Dinguiraye, Dr Fodé Maréga qui a dirigé cette attaque. C’est lui qui est venu avec des Bodyguards de Conakry au nombre de 16 personnes. C’est dans la journée que j’ai eu l’information que ces gens sont venus pour casser. Et selon nos sources, il y a eu des gens qui leur ont dit de ne pas céder à cette tentation. Car Dinguiraye n’est pas une ville de violences. Il y a eu une dispute à ce niveau et finalement ils sont partis. Donc au retour du meeting, ils sont venus jusqu’au niveau de la gendarmerie et heureusement, certaines personnes filmaient la scène. Alors que la foule se dirigeait vers le marché pour rentrer, Maréga a tourné son véhicule avec ses bodyguards pour dire d’aller vers la préfecture : « allons à la préfecture. » On ne s’attendait pas à tout ce qui est arrivée et on n’a pas pris de précautions particulières conséquemment. Il n’y avait aucun agent à la préfecture. Donc quand ils ont cassé les vitres, la gendarmerie est arrivée et ils ont tous pris la fuite. Parce que certains parmi eux étaient motorisés », a expliqué le préfet de Dinguiraye.
Plainte de la préfecture contre le député UFDG de Dinguiraye
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« Actuellement, la préfecture a fait sa plainte. Parce que c’est le député qui a été identifié dans cette situation. C’est lui qui a pris le devant de la scène jusqu’à la fin de l’attaque. C’est lui qui est indexé par la préfecture. Parce qu’avant son arrivée, c’est la paix qui régnait ici à Dinguiraye. Et tout ce qu’ils vous diront derrière, ce sont des inventions. »
La réplique du député uninominal de Dinguiraye au préfet
Comme du berger à la bergère, le député uninominal UFDG de Dinguiraye, Dr Fodé Maréga répond en ces termes au préfet : « d’abord je vais vous dire que je suis le député uninominal de Dinguiraye… J’ai été élu président de Dinguiraye. Pourquoi ? Parce que j’ai été élu au suffrage universel direct avec multitude de candidatures. Donc s’il y a quelque chose ici, c’est moi qui doit être devant. Parce que c’est moi l’élu, c’est moi le président de Dinguiraye. Ensuite, on est venu pour une campagne. Vous savez qu’il y a eu celui du oui et nous nous venons pour dire qu’il n’est pas question. Donc, la population est sortie en masse et le préfet comme d’habitude avait interdit l’accès au stade. Nous lui avons dit qu’il ne peut pas y avoir deux poids deux mesures. Il y a un candidat qui est venu la fois dernière, on lui a déroulé le tapis rouge. Cette fois-ci, moi je ne peux pas venir en tant que président de Dinguiraye et dire qu’on ne va pas m’autoriser à entrer au stade. J’ai dit que j’irais au stade. Comme il a vu la population elle était extrêmement importante, il a ouvert les portes du stade. Nous y sommes allés faire notre meeting qui s’est très bien déroulé… Vous savez quand César arrive à Rome, il fait le tour de Rome pour montrer qu’il est là. Ici, c’est ce qu’on a l’habitude de faire. On fait le tour de la ville pour montrer qu’on est arrivé puisqu’ils ont refusé nos communiqués à la radio rurale. Alors on arrive et on apprend qu’il y a eu des jeunes qui ont lancé des cailloux. Mais dès que j’ai appris cela, moi j’ai pensé aux militaires qui brulent dans les quartiers, les marchés, qui frappent et qui font des exactions contre les jeunes. Je me suis toujours dit, le préfet Lamarana étant un gendarme, peut-être que c’est lui qui est en train de fomenter des choses de cette nature. Parce qu’on s’est toujours dit que lui en tant que préfet, il doit dégager de Dinguiraye. Mais il ne peut pas partir avec les bâtiments. Parce que tout cela appartient à Dinguiraye. Mais la casse, c’est juste 4 ou 5 vitres de devant qui ont été cassées. C’est tout. En aucune manière je ne peux casser à Dinguiraye. C’est chez moi et je vis ici. C’est lui qui est étranger. C’est lui qui a divisé ethniquement cette ville, il a divisé les populations, il a divisé la mosquée. C’est des histoires… C’est moi qui suis décidé, ce n’est pas eux. C’est parce qu’il a dû entendre dans une des radios que j’allais porter plainte. C’est pour cela qu’il veut porter plainte. Porter plainte contre le préfet qui ment qui dit que j’avais 16 Body guards. Je veux qu’il me montre ces 16 Bodyguards. J’ai dit au maire qu’il ment quand il dit qu’il a des vidéos de moi en train de dire aux jeunes d’aller casser. Je veux aussi qu’ils montrent ces vidéos. Si aujourd’hui Alpha Condé avait des vidéos de moi Maréga dans laquelle je suis en train de dire aux gens aller casser, je n’allais même pas faire une minute ici. Ces moments allaient trouver que je suis en train de dormir à la maison d’arrêt de Conakry. » répond le député de Dinguiraye.
Des propos recueillis par Alaidhy Sow pour Guinéenews.org