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Assises nationales : les échos à l’intérieur du pays

Débutées à Conakry il y a de cela deux semaines, les assises nationales ont démarré ce mardi 12 avril au des villes de l’intérieur du pays. Là, les travaux sont supervisés par les démembrements du comité nationales des Assises, déployés à cet effet. C’était en présence, entre autres, des élus locaux et des autorités administratives, des organisations de la société civile… A l’instar des autres localités, les débats ont pour le reste globalement débuté dans la sérénité et la discipline. Comme il nous a été donné de constater à travers nos correspondants à Kindia, Siguiri, Lola, Boffa ou à Kankan.

-En ce qui concerne Kindia, les assises ont démarré dans les locaux de la Maison des jeunes, en présence des autorités locales, des représentants des partis politiques et des citoyens. Après avoir planté le décor, Hasmaou Diallo, la cheffe de mission a annoncé à l’auditoire que les commissions seront mises en place pour recueillir les avis des uns et des autres pour connaitre les victimes. Et ensuite aller vers ces victimes pour en savoir plus.

Ainsi, Yaya Kéita, le président du comité local des assises lancera un appel pressant à toutes les composantes à venir auprès du comité pour formuler leurs recommandations allant dans le sens de la vérité et du pardon pour une réconciliation.

Quant au président du CNT qui s’est déplacé spécialement, il dira que Kindia, peuplée de plusieurs ethnies du pays retient l’attention de tout le monde. Pour Dr Dansa Kourouma, «Kindia est une région très importante à cause de sa diversité ethnique, culturelle qui la caractérise et c’est la région la plus proche de la capitale… »

-A Siguiri, le colonel Douramoudou Kéita, le préfet de Siguiri après avoir situé l’importance des assises,  s’est dit satisfait de l’engouement et de la mobilisation des populations. Quant à Sekouba Traoré, le président du comité préfectoral, il a indiqué l’objectif de ces assises nationales.

« Ce sont des journées de pardon et de vérité, chacun d’entre nous a été victime ou bourreau. Donc, ces assises nationales constituent l’une des priorités du président de la République et je suis content que la population de Siguiri soit au rendez-vous.« 

Séance tenante, une série de témoignages s’en suivra. Plusieurs citoyens ont été entendus par le comité sur des problèmes dont ils ont été victimes dans leurs localités respectives.

-A Boffa, le colonel Mamadou Ciré Bah, le préfet, en compagnie des conseillers communaux et des responsables religieuses et des représentants des partis politiques, a présidé l’ouverture de la première journée des assises nationales dans sa localité. Après avoir remercié l’assistance, il dira : « ces journées des assises nationales qui ont été lancées par le président de la transition vont en droite ligne avec les idéaux de CNRD. Ça vient a point nommé, tous les présidents de la République qui se sont succédé en Guinée ont  demandé pardon, mais il n’y a jamais eu une assise nationale. C’est une opportunité qu’il faut saisir pour que nous puissions nous regarder en face et exprimer le mal que nous  ressentons, se pardonner et pardonner les autres. »

Pour Dr Ousmane Bangoura, président du comité local des assises, la « journée nationale, c’est de donner la parole à la population de se dire la vérité et de se pardonner, puis de se regarder en face. C’est une occasion de rapprocher les guinéens ». Avant de continuer en ces termes : « nous avons connu des moments de gloire et d’autres moyens glorieux, c’est ainsi est faite la trajectoire de tous les États. L’importance, c’est de tirer les bonnes leçons pour se projeter vers l’avenir… Il y a une accumulation d’injustices, parfois de haine, rancœur, de frustration, les violations des droits de l’homme et le tissu social fragilisé. Ces assises nationales constituent une unique opportunité de se parler et de se dire la vérité sur le mal que nous nous sommes infligés. »

-A Kankan, la première journée des assisses n’a pas drainé assez de monde. Interrogés, plusieurs  citoyens pensent qu’il faut d’abord la justice, quand d’autres soutiennent que les responsables de leur parti n’ont pas donné de consigne de participation. On parle aussi de la mauvaise communication au sujet de ces assises dans la préfecture. Par ailleurs, certains dénoncent la prise de parole en public pour dénoncer.

-A Lola, les cérémonies de lancement des Assises Nationales se sont déroulées au siège de la préfecture. Elles ont connu la présence du préfet, des maires des communes (urbaine et rurales), ainsi que des membres du comité préfectoral des assises nationales.

Après le discours du préfet Cécé Maomou, s’en sont suivis les différents témoignages des victimes. Parmi eux, certains sont poignants. C’est le cas d’Ernest Doré, ce militant du parti d’Antoine Gbokolo Soromou.

« En 1999 après l’arrestation de l’opposant Alpha Condé à Pinè, j’ai été arrêté avec trois autres personnes ici à Lola sous prétexte que nous étions membres du parti d’Antoine Gbogolo. Nous avons passé un mois de détention et tous les matins, nous étions battus. Après 30 jours de détention passés dans des conditions inhumaines, nous avons été libérés sans bénéficier d’aucune forme de justice. Aujourd’hui, nous demandons réparation auprès des autorités… »

Une compilation de Louis Célestin à partir des dépêches des correspondants de Siguiri, Kankan, Lola, Boffa et Kindia 

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