Les assises nationales pour la vérité et le pardon ont été lancées aujourd’hui à Conakry par le président de la Transition, le colonel Doumbouya. A cette occasion, il a appelé les Guinéens à se dire la vérité, à s’écouter pour donner un coup d’éclat à cesdites assises. (Extrait)
« Pour la patrie, nous devons tous consentir des sacrifices et c’est à ce prix que nous irons de l’avant. Comme je l’ai dit à l’occasion de mon adresse à la nation, le 31 décembre 2021, ma détermination pour servir notre nation est totale et je ne reculerai pas. Un de mes combats à la tête de notre pays est d’offrir à ses prochains dirigeants une nation rassemblée unie forte et prospère. Un Etat où le vivre ensemble ne sera plus un rêve. Je rêve d’une Guinée tout court comme du temps de nos pères, de nos grand-pères. Donnons-nous cette chance.
Mes chers frères et sœurs, vous dont les cœurs, les corps, les âmes ont subi tant de violences gratuites ou dont les maisons ont raisonné de tant de deuils injustes ou dont les quartiers ont souvent ressenti de la glaçante indifférence, vous frères et sœurs, mères et pères, tantes et oncles, des destinés partagés, du haut de cette tribune, je demande à chacun d’écouter le mal de son voisin, de s’offrir à soi-même et aux autres dans la transparence et la vérité.
La vérité oui la vérité, celle qui donne tout son sens à ces assises nationales. La vérité celle qui procède toute entreprise de réconciliation, la vérité celle qui est synonyme de repentir, de reconnaissances de nos torts. C’est elle cette vérité là après tellement d’affrontements et de lutte stériles.
C’est elle qui dicte mes décisions comme celle qui nous a réuni à l’occasion de ces assises. Cette vérité-là nous demande si on s’écoutait maintenant et si on se parlait à présent. Ces journées de pardon et vérité s’étaleront sur six semaines.
J’ai instruit le Premier ministre, chef du gouvernement de mettre en place un comité national des assises pour coordonner l’ensemble des activités durant cette période. Et de ce 22 mars 2022 au 29 avril je n’ai pas de doute qu’on s’écoutera et qu’on se parlera enfin. On s’exprimera parce qu’il est venu le temps des paroles patriotiques libératrices, réparatrices, des discussions apolitiques et émancipatrices. Nous nous parlerons en toute fraternité, nous en sortirons grandis, unis, fortss plus rassemblés et prêts à relever ensemble tous les défis de développement et de prospérité de notre chers patrie.
Souhaitons-nous les uns et les autres de belles assises porteuses d’une paix durable, féconde d’amour et de paix dans nos âmes.
Par ces mots, je déclare solennellement ouvertes les journées de vérité et pardon. »