En Guinée, les disparités entre hommes et femmes sont très fortes. Mais ces derniers temps, plusieurs textes législatifs ont été adoptés afin de réduire le fossé. Des avancées que saluent les femmes députées. Fatouma Binta Diallo, présidente du Forum des femmes parlementaires explique comment les députées ont réussi à convaincre les autres femmes à se battre avec elles : « Nous avons réussi à fédérer les femmes, c’est-à-dire les femmes des partis politiques, des ONG et les parlementaires. C’est ce qui nous a permis de faire voter le code civil qui était dans les tiroirs depuis 18 ans. Nous avons aussi réussi à faire voter la loi sur la parité. Mais quelle a été la démarche qui nous a permis de voter la loi sur la parité ? Nous avons fait le tour de la Guinée avec des femmes des partis politiques et des ONG pour dire aux femmes que nous représentons 52% de la population. Donc nous devons nous prendre en charge. C’est-à-dire il faut que les femmes se lèvent, disent oui à notre démarche. »
Pour cette députée, dans le cadre de la salubrité de la ville, les femmes doivent être associées : « Au moment des élections communales, nous avons fait des slogans, ‘’Nous voulons des mères maires’’ au lieu de pères maires. C’est-à-dire des maires femmes jusqu’aux quartiers. On parle de salubrité aujourd’hui, s’il y avait l’émulation entre les quartiers avec des femmes on ne serait pas là aujourd’hui. Donc c’est la prise en compte des femmes qu’il faut considérer. »
Quant au Dr Zalikatou Diallo, Secrétaire générale du Forum des femmes parlementaires, elle affirme la Guinée participe au niveau des parlements supranationaux au niveau continental et régional
« Chaque année, dit-elle, le forum envoie une délégation pour participer aux différentes sessions de la condition de la femme aux Nations unies à New York et aussi dans d’autres forums internationaux qui concernent l’union inter parlementaire. »
Depuis la rentrée parlementaire le 13 janvier 2014, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) accompagne l’Assemblée nationale dans la cadre notamment de l’élimination des disparités entre femmes et hommes. Boubacar I Bah est fonctionnaire du PNUD qui a participé à l’appui institutionnel du parlement guinéen : « Nous souhaitons qu’à l’Assemblée nationale, dans le cadre du travail parlementaire, qu’il y ait une prise en compte des questions de genre et d’égalité de sexes. C’est pourquoi, en premier lieu, les femmes députées ont été formées sur la question. »
Grâce à cet appui institutionnel, selon M. Bah, plusieurs textes législatifs ont été adoptés afin d’éliminer des dispositions discriminatoires de la couche féminine : « Au niveau législatif, il y a eu plusieurs textes qui sont adoptés. C’est notamment le code civil, le code pénal qui a plusieurs dispositions qui ont réglé des discriminations, mais aussi d’autres violences basées sur le genre que nous avons incriminées. Au niveau du code civil, il faut noter qu’il y a plusieurs dispositions discriminatoires qui ont été abrogées et remplacées. L’ancien code disait par exemple que la femme ne devait pas choisir la profession de son choix, il faut l’avis de son mari. Maintenant les deux conjoints sont libres de choisir leur profession. Dans l’ancien code, c’était le père chef de famille, désormais c’est une autorité parentale. Donc le père et la mère ont les mêmes responsabilités à gérer leur famille. »