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Assemblée nationale : après le renvoi d’un texte du ministère de l’Industrie, Tibou se dit surpris

Les députés devaient ratifier, ce 30 avril 2021, la Convention d’établissement de la société agro-industrielle Guinée-Emirati (SAGE SA). Cette convention vise la relance de l’ex-SALGUIDIA et le développement socioéconomique des zones de productions de l’ananas en Guinée.   Alors qu’il est programmé en plénière après avoir été validé en commission et en inter commission, cette convention a été renvoyée pour une nouvelle lecture.

 «J’avoue que c’est trop peu pour la constitution d’une société anonyme. Dix mille euros comme capital social, franchement, c’est déjà trop petit. Deuxièmement quand on n’a pas d’étude environnementale, quand on n’a pas de statut, quand la participation de l’État est considérée comme trop minoritaire pour un projet agro-industriel, on n’a pas ressorti les avantages concrets de la paysannerie autour. On voudrait un peu mieux comprendre. Donc ça n’a rien de fantaisiste. Il leur a manqué un peu d’attention mais nous vous promettons que les commissions vont encore travailler dans la semaine pour que l’on ait tout ce dont on a besoin et on va reprogrammer la semaine prochaine », a déclaré le président de l’Assemblée, Amadou Damaro Camara.

Avant de demander à la commission saisie au fond de faire son travail : « Prenez vos responsabilités pour dire que ce texte n’est pas complet. Il y a des manquements substantiels au document et on ne peut le programmer en plénière, sinon il reviendra au président de l’Assemblée de dire que ce texte n’est pas bon et ça ce n’est pas mon travail. C’est ce qu’il faut apprendre à faire. »

La commission Environnement, Pêche, Développement rural et durable a examiné le texte avant de le soumettre en plénière. Dans sa conclusion, elle affirme qu’«au regard de tout ce qui précède, elle trouve cette convention pertinente et soutenable. Par conséquent, elle estime qu’elle peut être soumise au vote. »

Joint au téléphone par Guinéenews, Tibou Kamara, ministre de l’Industrie et des PME s’est dit surpris du renvoi du texte alors qu’il est passé par toutes les étapes. Selon lui, s’il devait être renvoyé, c’est depuis lors des débats en commission.

Revenant sur le capital social, estimé à 10 mille euros, selon le président de l’Asemblée, Tibou Kamara donne plus de détails : « Le capital social, ça va être les comptes courants et les actifs. C’est ce qui permet de connaitre le niveau du capital social. Et ce montant est connu. L’explication a été donnée. »

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Puis, il dit ne pas savoir l’origine du problème : « Moi je ne vois pas d’où vient le problème parce que c’est eux-mêmes, après toute discussion avec nous, toutes les questions qu’ils ont soulevées là ont été soulevées en commission et en inter commission. Toutes les questions ont trouvé des réponses. Le seul document qu’on devait leur donner, et ça aussi ça fait partie du processus, c’est ce qui manquait éventuellement, notamment l’étude sur l’impact environnemental, qu’on devait leur donner avant la plénière.  Donc il n’y avait aucun obstacle. »

Des députés demandent quelles vont être les retombées pour le pays. Des questions qui n’arrivent que lorsque la relance de l’usine est entamée. Malgré « ce paradoxe », le ministre Tibou rappelle les avantages de la SAGE : « Tout le monde sait que Salguidia est à l’arrêt depuis 10 ans. Personne ne s’est posé la question des conséquences ou des inconvénients de l’arrêt de cette usine pour le pays. Maintenant qu’on doit relancer les activités, on se pose les questions du bien-fondé pour le pays. Il y a quand même un paradoxe. A ce propos aussi, on a tous les éléments. Déjà les gens ont investi 1 million de dollars sur le site avant même qu’on ne commence le processus de reprise de l’usine.

Avant que l’usine ne tourne à régime plein, ils ont prévu de planter l’ananas sur les 2000 ha du domaine de Salguidia, parce que même au temps de Salguidia, ce n’est qu’une partie du domaine qui a été exploité.

Pour la première fois, tout le domaine sera exploité, parce qu’ils ont prévu, et c’est en cours d’installation, d’installer un laboratoire ultramoderne et ultraperformant qui va les aider d’avoir la souche tissulaire, c’est-à-dire le rejet d’ananas. Parce qu’il faut 30 millions de rejets d’ananas pour planter les 2000 hectares. Et ils vont le faire à partir de ce laboratoire qui va aussi fabriquer d’autres souches, notamment de banane. La compétence de ce laboratoire va être étendue à la sous-région, car c’est le plus grand laboratoire de la sous-région qui va être installé dans l’enceinte de l’usine.

Et toutes les zones de production de l’ananas, dans la région et dans le pays, ne suffiront même pas. C’est pourquoi ils vont encourager la culture d’ananas, à satisfaire tous les besoins de l’usine. C’est pourquoi ils ont commencé à cultiver eux-mêmes. Et d’ici là, il y aura une incitation aux paysans pour la production et la culture de l’ananas sans compter le contenu local. »

Le texte va être débattu de nouveau dans les commissions afin d’aplanir les divergences. Et Tibou Kamara soutient que les mêmes réponses seront données aux mêmes questions autant de fois qu’il faut : « Ce qu’on va faire ? Nous allons leur opposer leur propre rapport. Mais on va pousser la bonne foi jusqu’à répondre à nouveau et en faire copie à tout le monde aux questions pour lesquelles des réponses ont déjà été données. On va refaire l’exercice, même par souci de pédagogie, pour leur donner les mêmes réponses sur les mêmes questions et autant de fois qu’ils voudront jusqu’à ce qu’ils soient convaincus et satisfaits et que ça passe au vote. »

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