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Artisanat : zoom sur certains ateliers de petits métiers qui emploient de plus en plus de jeunes  

A Conakry notamment dans les quartiers périphériques, nombreux sont des jeunes venus de l’intérieur du pays qui s’y installent et exercent un métier pour pouvoir subvenir à ses besoins. Un métier qu’ils apprennent ou qu’ils ont appris, non pas dans une école professionnelle, mais dans les différents ateliers de la place. Reportage !

A Kountia Nord, par exemple, ce sont plusieurs ateliers de soudure, de vitrerie, de menuiserie et de forge artisanale qui occupent le long de l’autoroute Fidel Castro. Dans ces ateliers, la tranche d’âge des personnes qui y travaillent varie entre 14 et 35 ans. La plupart d’entre eux n’ont souvent fréquenté aucune école ou simplement n’ont pas poussé les études. C’est le cas de Alkhaly Camara, une jeune menuisier, âgé seulement de 14 ans.

« Au village, je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école. Donc à 13ans, je suis venu à Conakry dans le but d’apprendre un métier. Dieu merci, après un ans d’apprentissage, aujourd’hui suis capable de fabriquer beaucoup de choses tels que : des tabourets, des porte-manteaux. Je sais qu’à force de persévérer, je serais, dans quelques années, capable de prendre la relève lorsqu’on mon maître ne sera plus là, pourquoi pas ouvrir mon propre atelier ? J’ai l’intuition que ce métier m’apportera bonheur à l’avenir », espère ce jeune apprenti menuisier.

Dans l’atelier de menuiserie où travaille le jeune Alkhaly Camara, on n’utilise que du bois, la principale matière première, l’approvisionnement est devenu un véritable casse-tête pour ces artisans.

« Nous sommes actuellement confrontées à un problème d’approvisionnement en bois qui est devenu très cher. Une planche coûte actuellement 1.100.000 GNF et quand le bois est cher, les produits vont coûter chers d’où la rareté de la clientèle », a expliqué M’Bemba Cissé, le chef de cet atelier de menuiserie.

Par contre, dans le cadre de la gestion du personnel sous sa responsabilité, M’Bemba Cissé ne se plaint pas et affirme n’avoir aucune difficulté particulière ou insurmontable.

Non loin de cette menuiserie, jouxte un autre atelier, cette fois de chaudronnerie artisanale où sont fabriquées des portes, des fenêtres et bien d’autres articles en métal.

Mohamed Camara, âgé seulement de 17 ans, est le propriétaire des lieux. Il nous explique ce qui l’a motivé à se lancer dans le métier de soudure :  » je suis venu à Conakry par le billet de ma sœur qui était mariée à mon défunt maître. Puisque j’étais son protégé et le plus âgé, c’est pourquoi j’ai pris la relève après sa mort.’’

En ce qui concerne la clientèle, Mohamed déplore la lenteur du marché à cause d’une certaine rareté des clients. Une situation qui ne l’empêche point de continuer à travailler.

 ‘’Voyez-vous cette porte là-bas, elle a fait 1 ans ici. Même s’il n’y a pas de client, je fabrique des choses au quotidien que je stock. Un de ces jours, peut-être, il y aura une grosse commande « , a déclaré le jeune chef d’atelier, l’air confiant.

Et lorsqu’on avance un peu plus loin de cet atelier de soudure, se trouve Moussa Diallo. A la différence des deux premiers artisans, lui, est forgeron, un métier qu’il exerce depuis 37ans. Même si apparemment, la forge fait partie de ces métiers d’artisanat qui est sur le point de passer aux oubliettes.

N’empêche, tous les jours, l’homme qui a hérité de son père, se présente à son atelier pour chercher de quoi nourrir sa famille.

Dans un coin de la rue et ciel ouvert, il a installé sa forge tout près de la route principale. Sans aucun apprenti, il se débrouille seul pour satisfaire ses rares clients qui viennent de temps à autre.

Son métier lui permet aujourd’hui de joindre tant bien que mal les deux bouts du mois. « Je n’ai aucun apprenti pour la simple raison que personne ne veut plus pratiquer ce métier qui demande beaucoup d’effort et de courage. Même mes propres enfants n’ont pas envie de l’exercer. Tout le monde veut aujourd’hui de l’argent facile. Alors que pour avoir de l’argent surtout avec ce métier, il faut beaucoup d’effort, donc souffrir… Dans ma forge ici, je fabrique beaucoup de choses à partir des matériaux recyclés. Ce sont des couteaux, des pioches, des houes, des râteaux… Je n’ai pas de machine et tout se fabrique manuellement avec du charbon de bois, l’enclume, le marteau, le feu… », a-t-il expliqué.

Un reportage de Magnanfing Doré, Stagiaire à Guinéenews

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