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Arrêt sur image :  une bien curieuse façon d’évacuer ses ordures

Il faut dire qu’il y a des gens bien inspirés à travers la ville. L’inventeur de ce système d’évacuation n’est pas loin du brevet, tellement son œuvre est originale.

Cette appréciation de l’ouvrage que nous montre la photo est certes empreinte de dérision, vous l’aurez compris.  Mais, elle n’en cache pas moins une réalité peu reluisante que nous voulons ressortir.

Nous produisons tous, quotidiennement et en des quantités variables, des ordures ou déchets ménagers dans nos maisons. Ils sont de deux sortes : solides et liquides. Leur gestion n’est pas la même. Pendant que les solides sont placés dans une poubelle avant d’être récupérés par les services publics pour le dépotoir, les déchets liquides quant à eux, sont drainés par des canaux d’évacuation vers des endroits appropriés.

Il s’agit là d’une activité d’intérêt public réalisée par les services compétents de l’État. Ce sont les services d’assainissement que l’on a bon espoir de voir se développer, avec la création d’un ministère qui leur est consacré. Ils sont indispensables pour garantir la qualité de la vie. Par eux, on assure la salubrité des villes et la santé des populations.

Malheureusement, pour le moment, il n’en existe véritablement que dans la commune de Kaloum. Du moins, quand on parle de système bien conçu, moderne et fonctionnel.  Encore que même là, certaines conduites ont éclaté et par les regards, régurgitent sur la chaussée, leur trop-plein d’eau sale, infecte et nauséabonde.

Dans les communes de la capitale, s’il s’en trouve, c’est le long du réseau routier. Mais, nous ne pouvons le certifier. Pour tout dire, la haute banlieue n’a pas encore bénéficié de ce type d’aménagement.

Justement, les banlieusards s’adaptent parfaitement à leur environnement. Pour pallier le déficit d’assainissement qui les entoure, ils ne cherchent pas loin ou longtemps. Ils se servent des caniveaux, quelquefois même de la chaussée, pour évacuer leurs ordures liquides. Pour celles solides, on constate actuellement, une nette amélioration. Des poubelles mobiles à roulettes sont installées un peu partout, le long des grandes artères. Des camions passent les vider, assez régulièrement.

Une autre recette existe que certains citoyens ont adoptée. C’est l’aménagement de fosses septiques. Par ce moyen, ils assainissent leur environnement en collectant les eaux usées provenant de la cuisine et de la lessive.

Entre cette méthode et celle de l’assainissement moderne que seuls les pouvoirs publics peuvent réaliser, il y a les adeptes du système D.  Pour des raisons diverses, bon nombre de citoyens utilisent la débrouille pour gérer leurs ordures. Et c’est parmi eux que se situe le géniteur de l’ouvrage que l’on voit ici, à l’image.

Devant l’absence totale d’aménagement public et en manque de fosse septique, il a choisi une solution intermédiaire qu’il croit appréciable, ou en tout cas, qui l’arrange. L’astuce trouvée a consisté à se servir de PVC pour canaliser l’écoulement de ses eaux usées. L’embarras, c’est que lesdits tuyaux, pour tout dire, les morceaux utilisés sont trop courts. Ils bordent le flanc de la colline que l’on aperçoit, sans en atteindre la base dans le caniveau.

Ainsi les déversements d’eaux usées dégoulinent et entachent la paroi rocheuse laissant apparaître des couleurs et empreintes inesthétiques qui choquent le regard.  Cela fait l’effet d’une peinture sale sur un mur.  Et les épandages successifs finissent par se déposer dans la rigole qui tient lieu de caniveau. Ce réceptacle contient indéfiniment des ordures qui, à la fin, rebutent et puent. Et quand l’écoulement des liquides est compromis, c’est une aubaine pour les moustiques qui trouvent là, un excellent vivier.

N’est-ce pas là un exemple de cercle vicieux qui pollue notre cadre de vie ? Il faut l’améliorer, certes pour l’esthétique de la ville, mais aussi et surtout, pour la santé de ses habitants.

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