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Arrêt sur image : une baraque de tôle ondulée plantée en pleine rue !

Nous ne commentons pas. Voyons plutôt cette image et jugeons de l’opportunité ou pas de construire ou de laisser construire en ces lieux, pareille infrastructure. Elle a même survécu au dernier vaste déguerpissement déclenché par l’ancien régime ! Peut-être bien qu’il ne se soit pas trompé, celui-là qui a dit que pour mieux se cacher, il faut se mettre en évidence.

Nous sommes au quartier Koloma, précisément dans sa partie appelée Soloprimo qui est moderne, parce que lotie dans les règles de l’art, par la défunte société étatique du même nom évoluant à l’urbanisme, avec des rues bien tracées qui se coupent à angle droit.

Cette baraque que l’on voit là sert d’atelier de couture. Elle donne l’impression d’être un abri provisoire. Mais que l’on se détrompe. Il s’agit de provisoire-permanent ou de l’inverse, si l’on veut. En tout cas, voilà bien des années qu’elle est là, malgré son installation en pleine rue. Certes, ladite route n’est pas encore bitumée, ni très fréquentée, mais elle reste néanmoins ouverte pour la circulation des véhicules. En plus, elle est bien tracée et située dans un quartier moderne qui s’attend à être tenu comme tel. La présence de pareil abri fait de tôle ondulée garnie de lambeaux de bâche, perturbe forcément l’harmonie et la gaieté des lieux quand le regard se porte en perspective. Si l’exemple est copié par tous, c’est comme rendre inutiles les efforts ou projets de l’Etat pour viabiliser nos cités.

Affirmer aujourd’hui que tout ce qui a eu cours dans le régime précédent a été mauvais et qu’il faille le rejeter systématiquement serait injuste voire inconvenant. C’est le cas par exemple du déguerpissement initié par les anciennes autorités, pour dégager les rues et espaces publics de leurs encombrants physiques. A priori, elle s’est avérée bénéfique, mais a pêché par son impréparation. Sa mise en œuvre a connu des couacs que nous gardons encore en mémoire. Bien des excès ont été commis en certains endroits et plutôt que d’en atténuer les effets par une communication ajustée, les discours tenus à l’occasion ont amplifié le désastre et choqué l’opinion. L’on se souvient que devant l’amplitude des dégâts causés, les autorités n’ont pas assumé, se contentant de faux-fuyants du genre : « c’est vous qui m’informez ! Je ne sais pas qui a donné l’ordre ! Nous allons réparer tous les dégâts subis par les occupants régulièrement installés et détenteurs de papiers. Ils seront tous dédommagés et leurs maisons reconstruites… !! »

Dommage qu’on ait attendu que le mal soit fait pour le dire… Sans le faire !

Cette communication incroyable a été servie pour calmer les esprits, sinon endormir l’opinion, parce que ces déguerpissements-démolitions dont il s’agit, se sont déroulés tambour battant, avec grands bruits et fortes émotions. C’était, des jours et semaines durant, à la une de l’actualité nationale. Tout le monde a vu et entendu les engins se déployer sur le terrain et tous les médias ont largement relayés cette actualité.

En outre, comment croire qu’on puisse mener en un quelconque endroit du territoire, une action de cette envergure, avec un tel impact social, sans l’aval et l’accompagnement des autorités qui sont censées tout voir, tout entendre et renseigner sans attendre leur hiérarchie.

C’était, pour tout dire, de la pure démission qui n’avait pourtant pas lieu d’être, l’action initiée étant d’utilité publique. Malgré les dérapages enregistrés, il s’agissait simplement d’assumer le fait accompli et de corriger le tir.

La plupart des victimes de ces déguerpissements ont rapidement interprété cette dérobade des autorités d’alors comme un blanc-seing qui leur est délivré pour revenir à leurs anciennes places. S’y ajoutent ceux qui se sont tenus à l’affût attendant d’imiter les premiers déguerpis et s’installer à leur tour, à n’importe quel endroit pour des raisons surtout pécuniaires. Ainsi, a-t-on vu des citoyens s’activer à reconstruire ce qui a été démoli et d’autres qui  cherchent où s’établir, au mépris de toute norme en la matière.

Il est indéniable que pour tout pays qui se développe, pareil comportement ne peut prospérer. Aussi le CNRD a-t-il remis sur le tapis, cette nécessité de moderniser nos villes en les débarrassant de l’anarchie qui les étouffe et des encombrants qui les enlaidissent. D’où son appel à poursuivre les déguerpissements pleinement justifiés et à interdire en amont, les constructions de taudis en tous genres et en tous les lieux indus.

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