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Arrêt sur image : quand une panne découle d’un manque d’entretien et que l’immobilisation révèle une insouciance du transporteur

Le camion-citerne que l’on voit là à l’image est un transporteur de fuel. Un produit de la famille des hydrocarbures destiné aux unités industrielles évoluant dans le pays. Il est immobilisé sur la T2, en face du futur siège du ministère des affaires étrangères à Koloma, non loin de la RTG et de l’ambassade des USA. Il est resté là pendant quatre jours d’affilée et de par sa position inopportune et incongrue, il a fortement intrigué et attiré l’attention des passants. 

En effet, le voilà placé au milieu de la chaussée et personne pour définir sa panne, de façon formelle. Chacun y va de son explication : on parle de moteur qui a bloqué, de boîte de vitesses inopérante, de démarreur défectueux, etc. Rien de tout cela n’est formellement établi. Rien que  des supputations! Vu la durée de l’immobilisation, on suspecte néanmoins des ennuis mécaniques graves dus à un défaut d’entretien. Ce qui est bien surprenant pour un tel véhicule.

Toujours est-il que le commissariat de la police routière de Bambéto ne s’est pas préoccupé de ces spéculations sur la mécanique automobile. Il a fait dégager le camion pour le conduire à la fourrière. C’est à grand peine qu’une telle opération a été menée. Nous vous épargnerons les détails. Il fallait tirer séparément le tracteur puis la remorque.  

Jusque-là, aucune routière (police et gendarmerie) ne dispose de grue appropriée pour relever ou tracter de tels véhicules. Une impérieuse nécessité à combler sans attendre pour permettre de dégager les chaussées et rétablir la circulation après un accident.

L’immobilisation de ce camion en ces lieux présente un éventail de risques à ne pas négliger. Il faut dire que la T2 sur laquelle il est tombé en panne est une route très fréquentée. Elle relie l’aéroport Gbessia au centre commercial Plaza à Kipé, ainsi qu’à de grands réceptifs hôteliers. La nuit, la circulation y est dense et rapide. Les usagers pour se croiser à hauteur du camion sont obligés de se séparer carrément en deux voies distinctes, chacun s’écartant du mieux possible sur la droite, étant donné sa présence au milieu de la chaussée. S’y ajoute le fait que le manque d’éclairage public ne le signale pas parfaitement à la vue des usagers. Pendant que le tracteur est de couleur blanche, la citerne elle, est d’un vert terne qui ne réfléchit pas la lumière.

 

Mis à part cet aspect, c’est le directeur général de l’AGUISER, (agence guinéenne de sécurité routière) Dr Younoussa Koïta qui en souligne un autre. Ayant vu le camion sur les lieux, il s’est étonné qu’il ne soit pas équipé de triangles de pré signalisation, conformément à la réglementation en vigueur. Il rappelle qu’en cas de panne ou d’accident, tout véhicule immobilisé sur la chaussée doit être vu à temps par les usagers. A fortiori, quand il s’agit d’un camion de transport d’hydrocarbures réputé inflammable donc dangereux s’il est percuté. Les triangles de présignalisation jouent un rôle d’avertisseurs.  La réglementation en prévoit deux. On les place de chaque côté de la route, à 30 m du véhicule. Ainsi, étant visibles à 100 m, ils alertent à temps les usagers qui ralentissent pour éviter une collision ou un suraccident.  

Dr. Koita se dit surpris de constater que ce camion-citerne ne dispose pas de triangles de présignalisation. Une exigence pourtant amplement soulignée pour les acteurs de ce secteur, en raison de la dangerosité qui s’attache à l’exercice de leur activité.

En lieu et place, ce chauffeur s’est simplement servi de la roue de secours de son camion ainsi que des herbes arrachées sur le bord de la route pour signaler sa présence. On se croirait en rase campagne ! Et même là, l’usage de ces palliatifs reste aléatoire, vu qu’ils sont vite périssables. Les herbes se ramollissent et s’assèchent au soleil ou disparaissent totalement, écrasées par les véhicules qui leur roulent dessus.

Quant à la roue de secours, elle constitue un obstacle contre lequel les usagers peuvent se buter et enregistrer des dommages matériels ou des accidents.

Face à cet état de fait, le directeur général de l’AGUISER dira son espoir de voir le commissariat, avant tout élargissement à accorder à ce chauffeur de citerne, lui exiger d’abord la présentation des deux triangles de présignalisation prévus par la réglementation en vigueur.

Il y a à espérer que cet incident ne soit pas vain. Le constat qu’en a fait l’autorité la mieux concernée par les questions de sécurité routière dans notre pays, permettra sans doute d’initier des mesures idoines concourant au renforcement des dispositifs en la matière. Et c’est tant mieux pour notre circulation routière !

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