Vous conviendrez certainement avec nous, que l’image, ici affichée est parmi celles, des plus spectaculaires, que la route peut nous donner à voir, en matière d’accident. Elle contient aussi une dimension évocatrice qui nous fait méditer sur les dangers que la circulation routière fait peser sur chacun de nous, que nous soyons ou non, engagés dans la circulation. Le danger peut venir de partout et personne n’est à l’abri. Cette évidence nous émeut et nous interpelle, tout à la fois.
M Himy Youla, ex inspecteur-formateur dans une compagnie pétrolière de la place est l’auteur de cette image. Il a bien voulu la partager avec nous, pour mieux informer et sensibiliser nos lecteurs, qui sont aussi des usagers de la route. C’est un expert, formateur en conduite de poids lourds, principalement les camions-citernes de transport d’hydrocarbures. A ce titre, il reste attentif à tout ce qui a trait à la circulation des gros véhicules à travers la ville. C’est sur ces entrefaites qu’il a vu cet accident.
Nous sommes sur la colline qui remonte vers le Km 36. Elle est connue pour être assez rude. Malgré cela, des chauffeurs de camions, transportant des marchandises, tentent souvent de la défier. Ils sont nombreux qui choisissent d’emprunter cet itinéraire pour tout déplacement, vers Coyah et au-delà.
Bien entendu, qu’ils le font, au mépris des risques encourus, qui ne semblent pas les dissuader. Ils abordent la colline, non seulement en surcharge, mais aussi, pendant que leur véhicule n’est pas certifié apte à gravir la côte, en toute sécurité. (il n’a pas passé la visite technique). A cela s’ajoute le fait que la zone abordée est souvent saturée de véhicules, des embouteillages y sont fréquemment observés. C’est dans ces circonstances que les chauffeurs abordent la remontée. L’erreur que certains parmi eux commettent souvent, est de ne pas utiliser le rapport de vitesses et le niveau d’accélération qui conviennent. Soit, ils poussent le camion à fond, dès qu’ils se décident à monter, à partir du pont, ou ils roulent lentement et s’abstiennent de sélectionner la vitesse la plus apte à le faire grimper.
Les voilà donc qui parcourent au moins, les deux tiers du trajet, avant de percevoir les premiers signes d’essoufflement du moteur. Ils se disent alors que la seule parade qui s’offre à eux, pour reprendre de l’élan est de rétrograder. Et c’est un mauvais choix ! Dès lors qu’ils le tentent, c’est le malheur assuré qui se produit.
Non seulement la vitesse sollicitée ne rentre pas, mais en plus, le moteur cale, puis s’éteint. Et le camion recule !
La forte déclivité des lieux, l’entraîne rapidement, en bas de la remontée, dans le caniveau, ou sur le bas-côté de la chaussée. Et il se renverse avec fracas.
L’image affichée est assez expressive. Elle nous laisse imaginer, ce qui se serait passé, si à ce moment précis, des personnes se trouvaient dans cette trajectoire mortifère. Qu’ils soient en bordure de la chaussée, sur le flanc de la colline ou devant les maisons, que le camion que l’on voit ici, a manqué de peu, dans sa chute, l’issue ne pouvait être que fatale.
Heureusement, nous dit-on, rien de tout cela n’est arrivé. Mais, convenons néanmoins, que l’alerte est réelle et qu’il nous faut penser à corriger le tir, pendant qu’il est encore temps !