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Arrêt sur image : quand le dégagement des encombrants physiques de la voie est toujours suivi de la réinstallation des  »victimes »

Parmi les déguerpis pour cause d’occupation anarchique de la voie publique, beaucoup ne tardent guère à se réinstaller, un peu partout, du mieux qu’ils peuvent. A la bonne heure et avec le silence implicite des autorités locales.

Tenez, cet exemple que l’on voit là, à l’image : nous sommes sur la voie ferrée de la compagnie Friguia, au PK 17, dans le sens Port-Cosa, en direction de Fria. Malgré le déraillement intervenu, il n’y a pas longtemps, dans la zone du marché du même nom, qui a conduit au déguerpissement des occupants de l’emprise de la voie, l’habitude de s’installer est encore et toujours dans les esprits. Ici, on s’établit pour deux raisons : la construction d’une gargote pour les squatteurs des rails et l’aménagement d’une briqueterie. La spécificité de ce cas tient à la technique employée par les bâtisseurs.

Dans un premier temps, à une certaine profondeur, la terre en bordure du mur en béton qui soutient l’emprise des rails a été entaillée. Cette opération a pour but d’obtenir une planéité du terrain et un confort dans l’installation. Mais, le risque est là qui ne va pas tarder à se manifester.

A la prochaine saison des pluies, l’eau va, à coup sûr, lessiver le pan de terre décapé pour le nivellement du sol. Il va alors s’affaisser et au bout d’un certain temps, le ruissellement des eaux qui va s’en suivre, va entraîner un affouillement du sol, à la base du mur en béton, lequel va s’agrandir et déstabiliser la voie ferrée. C’est un processus qui se développe, au fil des ans.

Certes, il y a des endroits où le déguerpissement a été une réussite amplement saluée par les populations. Par contre, dans d’autres, les déguerpis n’ont pas attendu pour se réinstaller aussitôt. Ils le font aussi vite qu’ils le peuvent. Certains temporisent juste le temps que les machines de déblaiement tournent au coin de la rue, pour s’affairer.

Ils y vont de leur désir ardent de se maintenir à tout prix au même endroit ou de leur créativité pour se réadapter, face à la démolition qui a frappé leur bâtisse, mal située. Certaines fois, on constate qu’ils reculent d’un pas pour la remettre en place ou ils reviennent carrément à la case départ, s’ils ne la replacent pas, tout simplement, devant l’encoche qui marque la limite à ne pas dépasser.

Ils font comme s’ils narguent l’autorité qui a ordonné leur déguerpissement ou comme s’il n’y a pas de suivi pour vérifier que la mesure est bien appliquée. Hélas, c’est bien comme cela que les choses se passent chez nous. Ce type d’opération est intitulé ‘‘feu de paille’’.  On l’invoque toujours pour dire aux gens de ne pas s’en faire. C’est alors qu’on entend dire à la ronde : ‘’ restez tranquille, ça va passer. C’est une autre opération sans lendemain que l’administration déclenche. Après trois jours, on aura oublié. Vous verrez, il n’y aura aucune suite.’’

Faut-il pourtant rappeler, qu’il n’y a aucune portion du territoire qui soit exempte d’administration. Du carré à la commune, en passant par les secteurs, les quartiers, pour se limiter, seulement à cette échelle, tout est commandé. Et les préposés à jouer ce rôle d’administration, voient et entendent tout ce qui se fait, tout ce qui se dit. Mais, le problème est qu’ils ne font rien, ni ne disent rien ! Ils laissent faire.

Toutefois, il leur est loisible et même facile, s’ils le veulent bien, de faire dégager n’importe quel citoyen, isolément pris, qui s’installe là où il ne faut pas. Plutôt que d’attendre qu’ils soient cent et plus, pour le faire. C’est presque partout la même chose.

On attend que le phénomène atteigne son point nodal pour intervenir. Avec les conséquences tous azimuts, qui vont avec. Pourquoi cet immobilisme ou pour mieux dire, ce laxisme ? La question a tout son sens.

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