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Arrêt sur image : l’énorme gâchis des gros camions incontrôlés  

L’image est ancienne mais, du simple coup d’œil, on s’aperçoit qu’elle continue encore et toujours d’impressionner.  Elle illustre parfaitement un fait réel vécu, dont le caractère violent et destructeur est comme déclenché par la furie débridée d’un gros camion qui se met subitement à tout détruire sur son passage. Le spectacle que nous renvoie cette image interpelle et alerte tout à la fois. Mais, elle suscite aussi des interrogations. C’est où, quand et comment ?

Nous y répondons en disant qu’il ne s’agit pas d’un accident récent.  C’est un cas survenu sur la route Le Prince, entre la station-service et la T1, en direction de Hamdallaye, en pleine journée, suite à une défaillance du système de freinage. Le chauffeur a perdu le contrôle de son camion chargé de granit. Et le reste que l’on voit bien à l’image, a suivi.

Dans son élan incontrôlé, le camion a écrasé plusieurs véhicules destinés à la vente qui étaient stationnés le long de la chaussée, avant de finir sa course dans le caniveau, sur son flanc droit et y déverser une partie de son chargement.

Ce genre d’incident ne nous est pas étranger. Il s’en produit bien, de temps à autre à travers la ville, avec les conséquences matérielles et surtout corporelles qui en résultent, mais aussi, avec l’effet spectaculaire induit qui marque les esprits, du fait de l’envergure des dégâts causés.

Nous l’avons déjà dit, la vue de la plupart des camions circulant sur nos voies urbaines et en rase campagne est révélatrice de l’état de santé de notre parc automobile.

Ces gros porteurs sont souvent en panne et restent immobilisés ici et là, sans signalisation et en des endroits inappropriés. Ils obstruent la chaussée, favorisent des embouteillages et quelquefois sont à l’origine de graves accidents quand les usagers entreprennent de les dépasser ou quand ils les percutent violemment, ne les ayant vus qu’au dernier moment.

S’ajoute à cet état de fait, dûment attesté et vérifiable, le constat du commandement de la gendarmerie routière qui fait remarquer que depuis plusieurs années, cette situation est constamment observée et rapportée par les compagnies sécurité routière évoluant à l’intérieur du pays. Leurs statistiques annuelles placent la panne technique, au troisième rang des causes d’accident en rase campagne.

Pour les agents de constat, il suffit tout simplement que chaque détenteur de gros porteur ou autre engin roulant accepte de soumettre son véhicule à la visite technique pour déceler le ou les défaut (s) qui affectent son fonctionnement correct et l’accident est évité.

C’est comme lorsqu’une personne fait son check-up ou bilan de santé.  C’est pour savoir ce qu’elle a, ou risque d’avoir. Elle réagit toujours après que le diagnostic ait été posé, soit pour se soigner ou pour se préserver contre la maladie.

Conakry n’est pas exempte d’accidents de camions, loin de là. Ces gros porteurs sèment souvent la désolation à travers la ville. Une réalité traumatisante pour les citoyens qui songent aux graves conséquences que produit le choc d’un de ces monstres contre leur maison ou son irruption subite dans une zone densément peuplée, à travers la ville.

Dans la majorité des cas survenus jusqu’à maintenant, c’est la défectuosité du système de freinage qui a été l’élément causal.

Toutes ces raisons ont sans doute motivé les autorités à relancer, après plus de deux décennies d’hibernation, la visite technique obligatoire pour tous les véhicules automobiles.

Des décisions hardies ont été prises dans ce sens, notamment le décret D/2017/287/PRG/SGG du 03 novembre 2017. Lui faisant suite, le département des Transports a aussi publié le 05 juin 2019, l’arrêté A/2019/3918/MT/CAB/SGG/19 portant relance du contrôle technique périodique obligatoire, pour certaines catégories de véhicules.

Dans un premier temps, il a été décidé que la mesure s’applique surtout aux véhicules présentant le plus de risques liés à leur roulage. C’est ainsi qu’on a ciblé ceux de transport d’hydrocarbures ; de voyageurs de plus de 25 places ; de marchandises de plus de 20 tonnes et d’agrégats.

Mais, où en sommes-nous à ce jour, dans l’application de ces textes ? La réponse est en deux mots : nulle part !

En dehors des camions citernes de transport d’hydrocarbures dont les responsables sont toujours portés au respect des règlements en vigueur et de quelques autres rares propriétaires de véhicules privés qui viennent spontanément, jamais aucun des autres, cités dans l’arrêté référencé plus haut, ne s’est pointé à la visite technique.

On attend encore ! Quoi et pourquoi ? Nous n’avons pas la réponse.

Pendant ce temps, le mal s’accroît sans cesse et nous expose tous, à des dangers bien réels.

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