Animant un point de presse cet après-midi sur les manifs du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution), le ministre de l’Administration du territoire a été interpellé sur les arrestations du coordinateur national du FNDC, Abdourahmane Sano et Cie (Ndlr : les procès d’une vingtaine de membres du FNDC sont attendus dès demain devant les tribunaux de Dixinn et Mafanco). En répondant à la question, le général Bouréma Condé a tenté d’apporter de la lumière sur « le contexte » de leurs arrestations.
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Il a alors dit : « quand un citoyen se donne de la voix pour dire personne ne doit se déplacer demain, aucune société, aucune commerce, ne doit ouvrir demain, les taxis ne doivent pas se déplacer, tout le monde reste chez soi, il y a là véritablement une privation de liberté pour les citoyens. Or, la liberté de chacun de nous s’arrête où commence celle des autres. Nous ne pouvons pas empiéter sur la liberté des autres. L’État, et surtout la justice guinéenne, s’est saisi de cette privation de liberté annoncée, parce qu’on ne peut pas se le permettre pour créer la psychose. On e peut pas vous dire que vous ne pouvez pas vous déplacer de chez vous demain alors que vous avez votre malade dans vos bras, vous avez votre femme en état de famille avancé… Et on a ajouté : » pour éviter des incidents dommageables. » Quand j’ai fait l’adresse, j’ai insisté sur le mot dommageable. Parce qu’il y a là préméditation du dommage par rapport à cette sortie. Il est du droit de monsieur le procureur de la République de s’en saisir et d’ouvrir une information à propos… »
Le ministre a cependant évité, au nom de l’indépendance de la justice, de se prononcer sur quel pourrait être le sort de ces personnes – qui sont maintenant placées sous mandat du dépôt. Il a aussi indiqué qu’il ne sait pas à quelle date leur procès se tiendrait.