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Après une dissolution avec pertes et fracas : un casting gouvernemental au goût de déjà vu

Trois semaines après la dissolution du gouvernement Goumou, avec pertes et fracas, un nouveau casting gouvernemental vient d’être dévoilé ce mercredi. Il s’agit d’un casting au goût de déjà-vu. Car sur les 29 ministres, 14 ont été repêchés de l’ancienne équipe, pourtant radiée et honnie sur la place publique. C’est à peine si le général Mamadi Doumbouya n’a pas appliqué la célèbre formule ludique, à savoir : « on prend les mêmes et on recommence », au grand désarroi d’une certaine opinion qui commençait à pester contre le retour de certains anciens.  

Maintenant que le suspense hitchcockien entourant la nomination du gouvernement Bah Oury a pris fin, à la satisfaction de ceux qui avaient du mal à ronger leur frein, le moment est venu de remettre l’ouvrage sur le métier. Le Premier ministre, nommé le 27 février dernier sur les ruines d’un édifice gouvernemental, qui avait été démantelé, sans fleurs ni couronnes, se retrouve désormais à cornaquer une équipe dont le choix des membres a tout l’air d’être tombé d’en haut. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, car dans les couples exécutifs, la formation du gouvernement reste généralement une chasse gardée du chef de l’État. 

Même si la constitution voudrait que cela se fasse sur proposition du Premier ministre, les présidents ont cette lubie de by passer leur chef de gouvernement, en pareil cas. 

Ainsi en 1968, après avoir composé son gouvernement, Charles De Gaulle avait juste dépêché un émissaire auprès de Maurice Couve de Murville, qu’il venait de nommer auparavant au poste de Premier ministre, en lui disant « Allez dire à Monsieur le Premier ministre qu’il a été consulté ».

En scrutant donc la physionomie de ce nouveau gouvernement, en dehors du jeu de chaises musicales effectué entre les ministres repêchés, les nouvelles figures ont tout l’air d’être sorties du chapeau du locataire du palais Mohamed V.

Certains observateurs pensent que le général Mamadi Doumbouya a fait prévaloir l’esprit de corps dans ces nominations, avec la reconduction des caciques de son régime, dont les deux généraux, à savoir « Idi Amin » et Bachir Diallo. Sans oublier Mory Condé, Ousmane Gaoual Diallo, Dr Morissanda Kouyaté qui hérite du même portefeuille des Affaires Étrangères, entre autres. Parmi ceux que le train de la transition a abandonnés sur le bord de la route, le cas de Charles Wright, est le plus emblématique. L’ancien garde des sceaux qui avait pourtant l’oreille du chef de la junte, a dû certainement subir ce lâchage, à cause du scandale des sexe tapes, dans lesquels il est empêtré. Et dont l’issue judiciaire déchaîne les passions dans la cité. A sa place, c’est le juge Yaya Kairaba Kaba, qui reprend le flambeau, en tant que garde des sceaux et 2 sur la liste de préséance gouvernementale. Cela vient confirmer l’important rôle accordé par le président à l’autorité judiciaire. Pourvu que le nouveau ministre de la Justice soit à la hauteur des attentes placées en lui. 

L’autre question que l’homme de la rue se pose, en parcourant cette liste, est de savoir à quoi aura servi la dissolution du gouvernement Goumou? Si n’était que d’éjecter l’ancien Premier ministre pour des raisons « subjectives ». A moins que l’exécutif nous serve une version contraire.   

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