Au lendemain de la déclaration officielle de la crise sanitaire due au Coronavirus, le ministère des Sports, de la Culture et du Patrimoine historique avait introduit un document de plaidoyer à la Primature. Histoire de pouvoir apporter une aide au secteur de la Culture durement éprouvé par la pandémie et d’accompagner certaines structures du département, notamment l’Agence guinéenne des spectacles.
Une démarche qui a sans doute trouvé un écho favorable auprès des hautes autorités du pays. C’est du moins ce qu’on peut tirer de l’allocution du Premier ministre, chef du gouvernement le mardi 23 juin. Puisque dans la présentation de la deuxième phase du Plan de riposte au Covid-19, Ibrahima Kassory Fofana a indiqué que les pertes financières subies par les entreprises du secteur du spectacle ont été partiellement prises en charge par l’Etat.
Une volonté que le patron de Nord Sud Communication commente en ces termes : « L’initiative du plan de riposte est salutaire. Mais, il y en a toujours. D’ailleurs on attend de voir. Au-delà̀ de cette démarche entamée depuis mi-mars, c’est tout un impact que l’Etat doit étudier pour toute une corporation qui perd une année », évalue Al Souaré qui était en pleins préparatifs de la troisième édition du ‘’Match du rire’’ quand il a été décidé de la suspension des spectacles sur l’ensemble du territoire national.
« Selon les indiscrétions et ce qui m’a été remonté comme information, la prise en charge partielle par le gouvernent s’élèverait à 30% de ce que nous avons dépensé juste avant l’arrêt systémique de toutes les activités culturelles », confie le journaliste et animateur culturel aux yeux de qui cette prise en charge partielle ne signifie pas grand-chose au regard de « l’énormité » des dépenses effectuées.
« Ceci n’est rien devant les énormes pertes et le manque à gagner face aux projets déjà̀ pensés mais qui, malheureusement, ne verront pas le jour en tout cas pas d’ici la fin de cette année. Ça ne couvre même pas l’année pour des structures ayant 3 à 4 spectacles au compteur par an », relativise-t-il.
« Mais comme on dit en Afrique, un est mieux que zéro. L’effort et la bonne volonté́ du gouvernement n’est pas à jeter d’un revers de main. C’est une situation mondiale que personne n’a vu venir. On s’y adapte. Après, faut trouver les moyens de pouvoir reprendre nos activités par des mesures assouplies, sinon le secteur s’asphyxiera », a recommandé Al Souaré.
Au ministère en charge de la Culture, on s’abstient de tous commentaires, vu que pour le moment, le département dirigé par Sanoussy Bantama Sow dit n’avoir pas encore reçu la notification écrite. « Donc, il est difficile de communiquer là-dessus », nous a-t-on confié dans les couloirs dudit ministère.
Toutefois, la grille de répartition ne devrait pas causer de problème vu que les structures ayant vu leurs événements ajournés sont répertoriées au niveau de l’Agence guinéenne de spectacles. « On attend donc que la notification soit là et qu’on nous dise comment et où le paiement se fera. Ce n’est qu’hier que le Premier ministre et chef du gouvernement l’a déclaré officiellement », nous a expliqué le Secrétaire général du ministère, Fodéba Isto Keira.
La crise sanitaire a fait ajourner plusieurs activités culturelles dont les célèbres 72H du livre, organisées par l’Harmattan Guinée. Hélas, la 12e édition de ce plus grand rendez-vous littéraire n’a pas eu lieu à la date indiquée. Il en est de même pour le label ‘’Meurs libre prod’’ qui s’apprêtait à organiser un spectacle à la faveur de la dédicace de l’album de King Alasko.