L’artiste musicien, reggaeman Élie Kamano, membre du Front national pour la défense de la constitution (Fndc), a finalement jeté le masque, pour passer du côté du manche. Une palinodie qui rappelle Saint Pierre et le chant du coq.
Sans avoir l’étoffe d’un Alpha Blondy ou Tiken Jah Fakoly, notre compatriote Élie Kamano avait réussi tout de même à devenir une figure emblématique de notre univers musical, incarnant ainsi un idéal de liberté pour la jeune garde.
Ses prises de position contre la présidence à vie au sein du Front national pour la défense de la constitution, en avait fait un poil à gratter pour le régime de Conakry.
C’est d’ailleurs par son activisme qu’Élie Kamano s’est fait connaître à l’international. Où il était à tu et à toi avec des stars de renom comme Tiken Jah, Didier Awady, j’en passe et des meilleurs.
Mais ses changements de pied risquent d’écorner l’image qu’il s’est échiné à construire durant des années. C’est le moins qu’on puisse dire, face à la réaction de désapprobation que sa récente sortie sur les Grandes Gueules de radio espace a suscité au sein de l’opinion.
L’artiste reconverti en homme politique, aurait mieux fait de quitter le Fndc sur la pointe des pieds, sans grand fracas, pour rejoindre la mouvance présidentielle. Cela n’aurait pas cassé la patte à un canard.
Mais ameuter l’opinion, en cherchant des poux sur le crâne rasé du Fndc, comme l’ont fait d’autres qui ont sauté le pas avant lui, Élie n’a fait que se gourer là.
Même si le passage dans les médias constitue une sorte de profession de foi, exigée par les officines chargées de braconner dans les rangs de l’opposition. On sait qu’au sein de la majorité présidentielle, il est de bon ton de vouer les adversaires politiques aux gémonies.
Raison pour laquelle, depuis un certain temps, dans ses pontifications, Mister Élie ne rate aucune occasion pour tirer sur le Fndc et ses leaders, qu’il traite de pusillanimes.
Sauf que ce stratagème n’opère plus, depuis que l’homme a clairement exprimé ses intentions de rejoindre la mouvance.
Cet appel du pied au président Alpha Condé, il l’a fait par cette formule qui en dit long sur sa volonté de ranger les armes du combattant, et de passer à « l’ennemi »: « Si la proposition se présente, je travaillerais pour mon pays ».
Pour tenter de justifier cette nouvelle posture, Élie Kamano avance que « y a des ministres qui sont opposants et qui ont des partis politiques. Il faut que les gens arrêtent de donner une mauvaise connotation de mauvais guinéen à celui qui sert la nation. Moi je suis prêt à servir ma nation et à démontrer aux Guinéens que je sais faire quelque chose ». Comme si servir la nation se résumait à être membre du gouvernement ou haut fonctionnaire.
Qui a mieux vendu l’image de la Guinée que le défunt Mory Kanté ? Là où nos dirigeants, ne se sont illustrés que par la concussion et des prises illégales d’intérêt. Ce depuis quasiment les indépendances. Le peuple a tout compris…