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Apiculture à Lélouma: une alternative durable de lutte contre la pauvreté 

Sous-exploitée jusque là, l’apiculture est en train, petit à petit, d’intéresser des jeunes au niveau de la commune urbaine de Lélouma. La production et la vente du miel à base de l’élevage des abeilles devient progressivement un levier pour la lutte contre le chômage et un atout pour les jeunes dans la lutte contre la pauvreté. Ils sont aujourd’hui nombreux à s’intéresser à cette filière de rente, a constaté sur place Guinéenews.
Pour en savoir davantage sur cette activité lucrative, votre site électronique Guineenews.org est allé à la rencontre de certains acteurs de la filière. Au niveau de certains ateliers de menuiserie de la commune urbaine, la commande de ruches se fait davantage sentir par ces temps qui courent comme l’explique Maître Mamadou Saliou Diallo.
« Depuis quelques temps, beaucoup de personnes viennent chez nous ici pour qu’on leur confectionne des ruches. Tout récemment, on a eu une commande importante. Parfois, ce sont des particuliers parfois aussi, ce sont des groupements qui sollicitent. Je pense que bon nombre de personnes ici à Lélouma commencent à comprendre l’importance de la filière », rassure t-il.
Ruches d’abeilles
Ce menuisier ne fait pas que de la menuiserie. En plus d’être un expert dans la fabrication de ruches, maître Mamadou Saliou Diallo pratique aussi l’apiculture : »Actuellement, j’ai déposé en deux endroits près de 167 ruches. Nous sommes en train de faire des démarches pour avoir un agrément pour mieux vulgariser l’activité là. L’activité là, c’est comme une vache laitière. On y trait quotidiennement. C’est un travail qui ne demande pas beaucoup d’efforts mais qui est extrêmement rentable si la chance nous sourit », souligne Saliou Diallo avant d’ajouter qu’il projette davantage se consacrer à ce métier compte tenu de l’avenir radieux que l’apiculture promet.
Et de poursuivre : »Je me suis dit que les intérêts que rapportent ce métier est sans égal. Car sans beaucoup d’efforts. Il suffit de bien travailler la ruche. Si on a la chance que les abeilles rentrent, on attend la maturité pour venir récolter. Une fois la récolte faite, laisser un peu de miel dedans pour que les abeilles ne fuient pas. Si tel est le cas, on peut récolter à trois reprises par an. (…) .Une ruche avec une dimension de 75 cm de long et de 59 cm de large pour une profondeur de 35 cm. On peut avoir jusqu’à 30 litres environ. Et sachant que le litre de miel se vend à environ 25 mille francs guinéens, c’est vraiment beaucoup d’argent » , explique Me Mamadou Saliou Diallo.
 
Si c’est maintenant que bon nombre de jeunes s’intéresse à cette filière de rente, Kawou DianTôla Diallo, cet octogénaire doit tout à la apiculture. « (…). C’est ce que je connais. Tout ce que j’ai eu dans ma vie c’est grâce à cette activité. J’ai commencé à faire ce travail lorsque j’avais environ 15 ans. C’est mon père qui me l’as légué. Je me suis marié dans ça. J’ai construit avec ça. J’ai élevé mes enfants avec l’activité là » se réjouit le doyen dès l’entame.
Avant de poursuivre : « pendant ma jeunesse, je pouvais exploiter près d’une centaine de ruches. Des ruches traditionnelles. (…). Et comme vous le savez certainement, le miel, ça a toujours été un produit très sollicité dans nos communautés de par ces innombrables vertus. A part le miel, la cire est aussi très sollicitée » rappelle le vieil homme avant de nous révéler que beaucoup de ses fils sont aussi initié à la pratique de l’élevage des abeilles qui, en elle-même, a  ses propres secrets.
Cependant, aujourd’hui, la plupart des ruches traditionnelles ont été remplacés par celles modernes. Beaucoup plus rentables et plus faciles à exploiter.  » Les ruches que vous voyez là attirent le plus les abeilles. Elles sont conçues de façon à pouvoir donner plus de liberté aux abeilles et en plus elles rapporte une très grande quantité de miel. On peut les exploiter en toute saison sans aucun risque. Et lors de la récolte, c’est très facile de récupérer le miel des alvéoles de la ruche sans pour autant chasser les abeilles. Ensuite on nettoie très bien les plaques et on remet la ruche à sa place. C’est très pratique et facile » explique cet autre apiculteur.
Mody Samba Tenin Diallo est dans l’apiculture depuis environ trente ans. Il utilise toujours les ruches traditionnelles fautes de moyens.
 » Les ruches, je les confectionne moi-même. Elles sont fabriquées par des bambous finement tissé à cet effet. Et puis on met couche de boues de vache avant de les sécher à l’aide du feu et de la fumée. (…). On n’a pas pour le moment les moyens pour payer les ruches modernes. Je pratique ce métier depuis 30 ans maintenant. Elle est très rentable, l’activité là. Je peux avoir quinze à vingt litres de miel par ruche.
Actuellement comme j’ai pris de l’âge je fais juste 40 à 50 ruches par saison. A travers les cérémonies religieuses, les gens viennent payer. D’autres encore je leur donne gratuitement. En tout cas, c’est le produit de l’activité là qui me permet de nourrir la famille. C’est grâce à ça que j’ai des moutons, des chèvres et des bœufs », se félicite Samba Tenin Diallo. Invitant les uns et les autres à s’intéresser à l’apiculture : » je demande surtout aux jeunes d’explorer la piste. C’est mieux que de s’asseoir comme ça où faire de l’aventure. Il y a des jeunes ici qui en ont fait leurs principales activités. Bon nombre d’entre eux ont déjà construit et se sont mariés grâce à l’apiculture. Imaginez – vous la somme d’argent qu’un seul bidon de vingt litres peut rapporter ?  » s’interroge t-il. Et de répondre : » c’est beaucoup d’argent. Un litre de miel se vend jusqu’à 40 mille francs par endroit. Donc, c’est quelque chose qui rapporte. Nous demandons de l’aide auprès des autorités à fin de pérenniser l’activité là au bénéfice des populations à la base » , sollicite t-il pour conclure.
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