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Aparté entre Alpha Condé et Assimi Goïta : sous le prisme de la realpolitik  

L’aparté entre Alpha Condé et le colonel Assimi Goïta ce mardi 15 septembre à Accra, en marge du mini-sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) continue d’enflammer la toile. Et à juste raison, quand on sait que le président guinéen était parmi les contempteurs de cette junte, qu’il n’a cessé de vouer aux gémonies pour avoir commis ce qui était à ses yeux comme étant un crime de lèse-majesté. Alpha Condé a dû refreiner in fine sa colère contre les militaires maliens, en diluant son vin, realpolitik oblige.

Le tête-tête entre le président Alpha Condé et le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta qui s’est déroulé ce mardi en marge du mini-sommet  de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui s’est à Accra, la capitale ghanéenne  autour du dossier malien, est la preuve éloquente que le chef de l’État guinéen s’est remis de ses émotions, lui qui avait pris à rebrousse-poil l’éviction de son ami et frère Ibrahim Boubacar Kéita le 18 août dernier, par des militaires. Ce changement soudain de ton du président semble obéir à une vision réaliste des choses, pour Alpha Condé qui voudrait ainsi reprendre la main, quand on sait qu’il se complait à jouer les bons offices dans les crises sous-régionales.

Dans cette quête de reconnaissance internationale, sans panache, on a vu Alpha concomitamment au chevet de la Guinée-Bissau, de la Gambie et du Togo.

Ce n’est donc pas surprenant que le président veuille s’inviter dans le jeu politique malien. Le Mali est avant tout un pays frontalier à la Guinée, où nous contribuons à l’effort de guerre contre le terrorisme. Nos soldats y ont déjà payé d’ailleurs un lourd tribut, par des pertes dans leurs rangs. Il est important de le relever.

Le président guinéen ne perd pas cela de vue, étant au premier chef, celui qui engage son pays dans cette guerre asymétrique contre des djihadistes dans le nord Mali. Pour un président qui nourrit l’ambition de s’éterniser au pouvoir, il était temps de faire le deuil de l’ère IBK, et de passer à autre chose, au lieu d’enfouir la tête dans le sable.

En attendant de savoir ce qu’ils se sont dit entre quatre yeux, les conjectures vont bon train sur cette rencontre entre Alpha et Assimi. Certains observateurs prédisent déjà une alliance entre la carpe et le lapin.

Quant aux conclusions du mini-sommet, elles n’ont fait que reconduire les sanctions de l’institution sous-régionale contre la junte. Une junte suspectée de vouloir s’agripper au pouvoir.

En clair, à l’issue de ce mini-sommet, les lignes n’ont pas bougé dans le dénouement de cette crise née suite à l’éviction du président IBK.

 La Cédéao continuera donc d’agiter l’épouvantail des sanctions, la seule arme dont elle dispose pour le moment contre les putschistes.

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