Alors que l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (Anad) s’apprête à mettre les bouchées doubles pour la reprise de ses manifestations de rue, dès que le dernier convoi des pèlerins aura regagné Conakry, c’est le moment qu’auraient choisi certains membres de cet attelage, considéré comme le fer de lance de l’opposition contre la junte guinéenne, pour tenter de quitter le navire. Ce changement de monture au milieu du gué, serait davantage motivé par des raisons pécuniaires, que pour des incompatibilités d’humeur avec le président de l’Anad, dit-on.
En attendant que ces départs annoncés se concrétisent, les conjectures vont bon train dans le landerneau. Les impétrants seraient aguichés par des promesses racoleuses des autorités de la transition. Des numéraires ainsi que des strapontins feraient partie de ces gratifications, dont pourraient bénéficier ceux qui rejoindraient le vaisseau de la transition.
Face à de telles promesses mirobolantes, certains membres de l’Anad seraient donc prêts à virer de cuti par la magie de la politique du ventre, jurent leurs détracteurs. Ne dit-on pas que les convictions ne résistent guère à l’attrait du pouvoir.
Ahmadou Kourouma n’avait pas tort d’affirmer qu’on suit l’éléphant dans la brousse pour ne pas être mouillé par la rosée. Comme quoi, on peut aussi changer d’éléphant au gré de ses intérêts voire de ses humeurs. Quand on sait que des personnages politiques fluctuants, notre landerneau politique en compte à foison.
Cellou n’en serait d’ailleurs pas à son premier dépit amoureux. La trahison politique, il sait ce qu’en vaut l’aune.