La question vaut d’être posée. Pas pour faire rire, mais pour s’interroger. Voilà bientôt un an, sinon plus, que la zone que vous voyez là, partiellement sur l’image d’illustration, est progressivement devenue le lieu de stationnement sinon d’entreposage d’une bonne centaine de camions semi-remorques. Ils sont de toutes les marques et de tous les types, alignés pêle-mêle sur une distance avoisinant le kilomètre et à un endroit où on ne peut pas s’empêcher de les voir. C’est sur le côté droit de l’autoroute, de la passerelle pour piétons de Mafanco, au carrefour mosquée Fayçal que beaucoup appellent aussi, carrefour Donka-autoroute.
Nonobstant leur nombre, nous sommes rassurés que si ces gros véhicules bougeaient et se relayaient un peu plus fréquemment, ou s’ils étaient stationnés en bon ordre, on ne les aurait certainement pas autant remarqués. Mais aucun de ces attendus n’est satisfait. Ils sont très différents les uns des autres et garés en désordre. Si quelques uns sont assez récents, d’autres par contre sont très vétustes et ne s’allument même plus. Il y a des remorques ou plates-formes hors d’usage, décrochées de leur tracteur, sur cales, sans roues ou sans moyeux, etc.
Les modes de stationnement sont si enchevêtrés que bon nombre de chauffeurs qui le voudraient, ne pourraient guère manœuvrer et extraire leur camion du guêpier ou de la nasse qui les enserrent.
Cette multitude de gros porteurs est stationnée là depuis des lustres. Le panorama que leur regroupement offre est bigarré. Il présente une gamme variée de teintes, gravures et annonces qui attirent le regard sans l’enchanter. En effet, à la vue de ce spectacle, c’est plutôt le désordre qui s’interpose en premier lieu, pour susciter aussitôt l’incompréhension, voire le rejet.
On se demande comment on a pu permettre ‘’l’entreposage’’ à ciel ouvert d’un aussi grand nombre de camions, vieux pour la plupart, en un lieu aussi ouvert à la vue des passants. Est-ce à la suite d’une autorisation concédée par un responsable dûment habilité ou serait-ce la résultante aboutie d’un squat opéré par les conducteurs de ces mastodontes encombrants ? Nous ne pouvons y répondre. En attendant, nous-mêmes avons été maintes fois interpellés pour savoir en quoi ce regroupement de camions pouvait-il nous intéresser à ce point ? En quoi est-il si gênant et pour qui, contre qui ?
C’est pendant que nous entreprenions de prendre langue avec l’un ou l’autre des gestionnaires supposés de ce dossier, à savoir l’union des transporteurs routiers, le syndicat des chauffeurs, la commune ou le gouvernorat, que l’on nous parle du caractère provisoire de ce parcage. « Il n’a rien de définitif », nous dit-on. Ces camions seraient là, en stand by, dans l’attente de prendre le départ pour le port autonome où l’accès est devenu de plus en plus strict de nos jours, etc.
Et bien d’autres explications encore ! Mais, nous avouons n’avoir pas très bien compris. Tellement, tout cela semble touffu et très discrètement géré ; tellement cette situation, à la vue de ce gros lot, semble s’inscrire dans la durée, avec plein de non-dits derrière. On est proprement mystifié.
Mais, souffrons le spectacle que nous offre cette vue et attendons !
Ensemble nous verrons sans doute et dans pas longtemps, ce qu’il en est réellement.