Même sans l’expertise de l’ingénieur, on serait tenté de le croire. Les routes ont ceci de redoutable, qu’elles sont du domaine public. N’est-ce pas pour cela qu’on les appelle travaux publics ? Elles appartiennent à tout le monde et on les partage à égalité de droits et de devoirs. Chacun en jouit et se fait, en toute liberté, son opinion sur leur qualité. Quand il s’agit de leur protection et de l’appréciation à faire de leur solidité, les uns et les autres se sentent également concernés. Cela, d’autant que pour les construire, l’Etat a certainement investit des sommes faramineuses. Cela sous-entend aussi, la participation du contribuable à cette addition d’efforts.
Il revient donc à chaque citoyen de s’intéresser à tout ce qui a trait à la réalisation des infrastructures routières et à leur sauvegarde.
Cela se justifie pleinement, au regard des immenses efforts consentis par les autorités pour la reconstruction du réseau routier dans la capitale et à l’intérieur du pays.
Conakry est aujourd’hui, comme une ville qui renaît. Le réseau routier est en extension pendant que l’existant est rénové. Mais, la règle du ‘’construire conformément aux prescriptions techniques des cahiers des charges’’ est-elle pleinement et régulièrement observée ? Là est la question.
Une mission de contrôle existe qui veille sur tout le processus de construction de routes. Sa vigilance rassure et s’exerce sur tous les aspects liés à la conduite des travaux et à leur qualité.
À lire aussi
Mais, pour autant, tout ne semble pas aussi rose qu’on le voudrait. Nous n’en donnons pour preuve que ce que notre regard de néophyte a pu observer.
Sur certaines nouvelles routes en béton, la situation est tout, sauf reluisante, notamment à la déviation, au niveau du cimetière de Bambéto et à Hamdallaye, peu avant les rails, vers le rond-point du même nom.
A Bambéto, le béton présente déjà des signes de dégradation précoce, alors qu’à Hamdallaye, la situation est autrement plus préoccupante.
Là, sur une bonne distance, le béton n’a pas tenu. Les travaux ont été repris et c’est un décapage total de la couche, au-dessus du ferraillage qui a été effectué. L’opération a mis à jour la ‘’carapace’’ de fer dont la texture, sous les coups des pioches utilisés, s’est disjointe à certains points, laissant voir des bouts de fer, détachés et branlants, sur les flancs.
En pareil cas, on est interloqué. D’ordinaire, il y a toujours des procédures à suivre dans la gestion d’un chantier de ce type. La vue de ces travaux mal faits qu’on répare, suscite bien quelques questions. Un contrôle a-t-il été fait avant la réception des travaux ? A-t-on fait des prélèvements et écrasements périodiques du béton pour l’analyse de sa résistance au laboratoire ? Existe-t-il une retenue de garantie qui amène l’entreprise à endosser les charges de réparation de tout éventuel défaut apparu avant le délai déterminé ? A-t-on attendu le temps qu’il faut pour rouvrir cette route à la circulation ?
En tout cas, cette image n’est pas pour rassurer les usagers qui fréquentent les lieux et aussi les autres à qui on en parle.
Au regard des énormes investissements consentis pour exécuter des travaux de cette dimension, les autorités, tout comme les citoyens, s’attendent à ce qu’ils soient de qualité et que leur pérennité ne souffre d’aucun doute ou équivoque. C’est le moins qu’on puisse dire.