Il est aisé de reconnaître aujourd’hui que les nouvelles autorités font preuve de détermination à remettre de l’ordre et de la qualité partout où c’est nécessaire. Cette dynamique prend en compte tous les secteurs d’activités, notamment l’administration, dont on note les mutations profondes. Elle subit de profondes réformes ainsi que des changements novateurs qui la rendent plus performante et plus efficace. Tout cela, bien entendu, au profit du service public, donc des citoyens !
Les responsables des transports terrestres n’ont guère attendu pour s’inscrire dans la même dynamique. Ils ont vite entrepris de qualifier la formation à la conduite automobile. Un secteur d’activités important, qui regroupe les auto-écoles.
De l’avis de maints observateurs, depuis l’installation de ces centres de formation chez nous, à la fin des années 80, leur impact sur la circulation est resté peu visible. De nombreux facteurs expliquent ce bilan mitigé. Nous n’aborderons pas le sujet ici, du moins pas d’un tenant. Dans nos prochaines publications, nous entendons lui consacrer quelques réflexions pour une meilleure imprégnation, tellement il y a encore à faire dans ce domaine.
Au regard des attentes et en termes d’incidence sur la qualité de la circulation et la réduction des accidents, il faut regretter que jusqu’à présent, dans ce domaine précis, on ne dispose pas encore de données fiables, pour orienter les recherches et asseoir une politique bien définie, avec une prospective porteuse. Aucune évaluation digne du nom, n’a été faite pour apprécier la qualité de la formation dispensée, en théorie et en pratique, par ces établissements, à l’intention des postulants au permis de conduire. Et quand on pense que c’est là qu’on prépare l’apprenant à son rôle de futur conducteur, on comprend bien que ce soit un secteur à suivre de près. En effet, il a un impact direct, une forte répercussion sur la qualité et la sécurité de la circulation. Ne dit-on pas « qu’on conduit, tel qu’on a appris » ?
C’est pour radicalement changer ce paradigme que la DNTT (Direction Nationale des Transports Terrestres) s’est engagée dans cette refondation. Ainsi, en août dernier, elle a élaboré un cahier des charges à l’intention des fondateurs d’auto-écoles et de tous ceux qui veulent s’investir dans le secteur. Les conditions à remplir pour exercer cette activité ont été répertoriées dans ce document. C’est ainsi que le 09 septembre dernier, à l’effet d’échanger sur son contenu, une séance de travail s’est tenue au siège de la DNTT. La majorité des auto-écoles évoluant dans le grand Conakry y a pris part. Votre site guineenews. org, également.
Des débats intenses ont meublé la réunion, chacun exprimant ses points de vue ou ses réserves quant aux conditions posées, que la majorité a jugées difficiles à remplir. Pour autant, cela n’a pas désarçonné Dr Ibrahima Camara, le directeur national des transports terrestres qui a présidé la séance. Nonobstant les avis exprimés et les réactions enregistrées, il a fait remarquer que la pertinence de la démarche entreprise et son utilité avérée pour le pays, font que le contenu du cahier des charges n’est pas négociable. A chacun de s’y adapter, dira-t-il. Il y va de l’intérêt national bien compris, parce qu’il est question de s’assurer qu’on forme bien, ceux qui vont avoir la lourde responsabilité de conduire un véhicule, en toute sécurité. Le cahier des charges constitue une balise pour rendre les auto-écoles plus performantes. L’objectif visé est d’améliorer la qualité de la circulation en vue de la rendre plus sûre et plus sécurisée. Or, rien de tel n’est envisageable si, en amont, les autorités concernées au premier plan, ne se préoccupent pas de savoir quelle est la qualité de l’apprentissage dispensé dans les établissements d’enseignement de la conduite automobile.
Au sortir de cette rencontre, un délai moratoire a été fixé pour permettre à chaque auto-école, de se mettre à jour, conformément au contenu du cahier des charges. Au terme de cette temporisation, la DNTT a entrepris la visite de toutes les auto-écoles évoluant dans le grand Conakry. On nous apprend que sur les 32 (trente deux) au total, que la mission a visitées, seules 18 (dix huit) ont satisfait aux critères définis. A celles-ci, un agrément est délivré pour exercer l’activité de formation à la conduite automobile. Elles sont, à ce jour, les seules à pouvoir le faire. Un dispositif technique va être installé pour mettre en réseau les acteurs du système, à savoir, les auto-écoles agréées, la DNTT et l’opérateur chargé de la confection des permis biométriques. On espère ainsi, assainir et sécuriser les nouveaux permis, mais aussi barrer la route aux adeptes de bypass et autres faussaires embusqués, à la recherche de la moindre faille qui se dessine.
Mais, nous dit-on à la DNTT, la visite des auto-écoles se poursuit. Au fur et à mesure que celles qui ont été recalées pour cette première étape, dans le grand Conakry, vont se mettre en règle, elles vont avoir leur agrément. La procédure va s’étendre au-delà des limites de la capitale, pour couvrir, de manière progressive, l’ensemble du territoire.
La DNTT rappelle à tous, que les formalités à remplir pour l’obtention du permis de conduire chez nous, ont complètement changé. Désormais, pour le passer, il faut obligatoirement être présenté par une auto-école, dûment agréée, au terme d’une formation théorique et pratique complète.
Bien entendu, il reste à ajouter que dans ce processus, le célèbre et mythique examen du permis reste et demeure toujours un passage obligé auquel, chaque postulant devra se soumettre.