Le directeur de l’Agence Guinéenne de Presse (AGP) était présent à la rencontre tenue ce mardi 13 novembre entre la Haute Autorité de Communication (HAC) et les responsables de presse. Pour lui, l’heure est grave pour la presse guinéenne. Lisez plutôt sa réaction au sortir de la salle de réunion.
«Je pense que c’est une sensibilisation qui a bien démarré et nous voulons que cela soit périodique. Dans la salle, il a été dit qu’il fallait commencer par la sensibilisation et puis, appliquer les mesures […] pour changer un peu la société guinéenne. Aujourd’hui, l’heure est grave. On accuse la presse nationale et internationale. Mais, est-ce que notre société nous renvoie une belle image ? Le journaliste ne traite que l’évènement, il ne le crée pas. A notre tour, en tant que journalistes, nous devons lancer l’appel aux acteurs actifs de notre pays, de soigner le langage, de soigner les propos, de nous donner l’exemplarité, de ne pas mettre le feu dans notre pays par des déclarations haineuses, par des comportements qui ne donnent pas la sagesse à la nouvelle génération. Je pense que cela été une bonne rencontre et la tradition sera maintenue. Parce qu’il nous revient de prendre notre responsabilité en main et de faire la promotion du professionnalisme. Refusons de tout passer. En journalisme, on ne vous demandera pas pourquoi vous n’avez pas passé (un tel élément). Mais le jour qu’on vous demandera qui vous a dit de faire passer ça, entendez-vous bien que vous avez des problèmes. Les médias sont des entreprises. Aujourd’hui, les responsables doivent faire une bonne sélection pour avoir un capital humain rentable. Pour que cela arrive, il faudrait que l’Etat sévisse. Quelqu’un a parlé de « réa-adaptabilité ». Nous devons revoir nos textes de loi, empêcher que quelqu’un paie cinq mille francs chez le procureur pour devenir responsable de média le lendemain. Il faut revoir les textes. Nous devons imposer la rigueur. Celui qui n’a pas les moyens de sa politique, ne pourra pas embaucher 10 personnes. Il faut qu’on arrête. C’est ce qui tue notre profession. Nous devons nous lever pour trouver des solutions idoines à partir de cette sensibilisation et trouver des solutions idoines pour notre bien-être et mériter la confiance de la population. »
Propos recueillis par Tokpanan Doré