Après l’allocution de bienvenue du gouverneur de la région administrative de Labé qui a profité de l’occasion pour remercier le chef de l’État du choix porter sur la ville de Labé pour abriter ces journées, le président Alpha Condé a, pendant plus d’une demi-heure, tenté d’expliquer le but des journées nationales de l’Élevage au Fouta Djallon ainsi que les objectifs visés.
«Nous allons révolutionner l’élevage au Fouta. Nos bœufs sont maigres, ils ne pèsent pas plus de 200 kilogrammes. Alors, nous voulons que nos bœufs pèsent 500, 600, 700 kilogrammes. Nos vaches donnent entre 3 et 4 litres de lait. Nous voulons qu’elles donnent 11 à 12 litres. C’est pourquoi nous avons convoqué les journées de l’élevage à Labé. Nous devons remercier le Roi Mohamed VI, le peuple et le gouvernement Marocains parce que ce sont eux qui nous ont accompagnés en nous accordant les moyens pour faire l’insémination », a rappelé le chef de l’État.
Et de poursuivre : « pour ce faire, le Maroc a formé nos chefs vétérinaires. Ce qui fait qu’aujourd’hui dans toutes les sous-préfectures où l’élevage est pratiqué, nous avons des jeunes vétérinaires capables de faire l’insémination. Cela est le premier changement. Le deuxième, c’est comment nourrir nos vaches. Laisser les vaches aller brouter, ne peut pas leur donner suffisamment de poids. Ce dont elles ont besoin pour leur nourriture parce que l’herbe n’est pas assez riche pour donner aux vaches le poids souhaité. D’où la nécessité d’avoir des usines d’alimentation du bétail. Nous avons déjà deux usines d’alimentation de bétails. C’est d’abord l’usine d’El Hadj Kégnéko et l’usine Tafagui. Nos amis Israéliens vont faire aussi leur usine », a annoncé le président Alpha Condé.
Ainsi, le chef de l’État a appelé les éleveurs du Fouta, en particulier et de la Guinée, en général à embrasser cette nouvelle méthode: «… Donc cela veut dire que les éleveurs aussi doivent changer leur façon de travailler. Ils doivent accepter de nourrir les bœufs avec les produits industriels. Mais vous allez voir tout de suite l’éleveur dire si je laisse ma vache aller brouter l’herbe, cela ne me coûte rien contrairement à l’achat de nourriture… La réponse est simple, quand le bœuf broute, son poids fait 200 kilos. Et si on achète la nourriture à 100 000 GNF, on peut avoir un bœuf qui pèse 500 kilos. Donc, il y a 300 kilos de viande en bénéfice qu’on peut vendre. Est-ce que 300 kilos de viande ne sont pas dix fois plus chers que les 100 000 GNF qu’il a dépensés », a interrogé le président Alpha Condé.
Par ailleurs, il faut souligne que du stade, le chef de l’État a rallié le siège de la MUFFA (mutuelle financière des femmes Africaines) de Labé avant de se rendre à l’université de Hafia pour visiter les chantiers en cours. La journée du dimanche sera consacrée à la visite des stands installés dans l’enceinte du centre de formation technique et professionnel de Labé et à la démonstration des techniciens du département de l’élevage.