Face à une opposition populaire de plus en plus croissante, le très malade président de l’Algérie, Abdel Aziz Boutfika en poste depuis 1999, vient – dans un revirement spectaculaire de situation – de renoncer publiquement à sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 18 avril 2019. Telle est l’information qui parait dans un discours publié par l’Agence Algérienne de Presse il y a quelques heures.
« Il n’y aura pas de cinquième mandat et il n’en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République en tant que cadre du nouveau système algérien que nous appelons de tous nos vœux » a déclaré Bouteflika dans le discours publié en Algérie.
L’annonce de la 5ème candidature de Bouteflika – un héros de la guerre d’indépendance algérienne des années 1950 et 1960 – quoiqu’étant visiblement malade avait provoqué des manifestations populaire des Algériens dans tout le pays et bien au delà notamment en France ou se trouve une importante diaspora algérienne. Toutefois, Bouteflika (ou ceux qui parlent en son nom) a précisé qu’il restera chef de l’État à l’expiration de son mandat, le 28 avril prochain.
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L’élection étant reportée, il n’est pas clair quelles sont les dispositions transitoires prises. Le discours attribué à Bouteflika qui parle de remaniement ministériel et de conférence nationale pour jeter les bases d’une nouvelle Constitution.
Les chefs d’états qui s’accrochent au pouvoir en Afrique et ailleurs font légion avec des sorts divers. Certains tels que Blaise Compaoré du Burkina Faso ou Abdoulaye Wade du Sénégal cèdent devant la pression populaires alors que d’autres tels que Sassou Guesso du Congo ou Paul Biya du Cameroun ont réussi à se maintenir.
En Afrique de l’ouest, deux présidents sont sous la mire pour la « présidence à vie » en 2020: Alpha Condé de la Guinée et Alhassane Ouattara de la Cote d’Ivoire. Quoique les constitutions de ces deux pays n’autorisent pas plus de 2 mandats, des « sirènes révisionnistes » se font de plus en plus entendre pour pousser vers une « présidence à vie » source potentielle d’instabilité politique.
Le président guinéen Alpha Condé n’a jamais publiquement annoncé son intention de se présenter à un troisième mandat, ce qui lui est interdit par la Constitution actuelle, mais plusieurs de ses adversaires politiques lui prêtent cette intention.