Depuis plusieurs jours, les coupures d’électricité se multiplient à Conakry. Plusieurs quartiers de la commune de Ratoma sont plongés dans l’obscurité depuis près d’une semaine. Et les rares fois que le courant est de retour dans les foyers, il revient soit avec une faible tension ou une forte tension qui provoque assez de dommage sur les appareils électroménagers.
Face à cette situation devenue très préoccupante, les populations expriment leur désarroi et accusent l’EDG (Electricité de Guinée) de n’avoir rien fait pour assurer une desserte de qualité.
-Souleymane Bah, gérant de boutique d’alimentation générale à Démoudoula, exprime son mécontentement en ces termes : « il y a un directeur technique de l’EDG qui habite dans ce quartier et qui a du courant. Tandis que nous en sommes dépourvus. C’est vraiment décevant. Nous avons contacté l’EDG depuis plusieurs jours. Mais, ils ne sont toujours pas venus. Actuellement, je suis obligé d’aller chez un oncle pour recharger mon téléphone, de sorte qu’à mon retour à la boutique à 13h, je puisse effectuer des opérations de retrait et dépôt d’Orange Money jusqu’au lendemain. Cette EDG n’a aucun respect pour les clients. Avec tout cela, à la fin du mois, ses agents ont le courage de nous envoyer des factures de plus de 500 mille de francs guinéens.’’
Cette amertume est partagée par de nombreux habitants du quartier. C’est le cas d’Amadou Kallo, domicilié à Cosa Rails. Il estime, quant à lui, qu »une telle situation est indigne d’une capitale comme Conakry’’.
Poursuivant, il fustige : « nous pouvons critiquer l’ancien régime, mais au moins il nous a laissé l’électricité. Comment les enfants vont-ils réviser à l’approche de la rentrée des classes ? Lorsque l’électricité est revenue hier, la tension était si élevée qu’elle a grillé des ampoules et la télévision pour les enfants qui voulaient suivre leurs émissions. Depuis lors, j’ai coupé mon disjoncteur pour éviter que le pire ne se produise… Voilà un véritable problème pour nous. »
-Rouguiatou Bah, ménagère, habitante du quartier Ratoma Cyber. Elle lance, de son côté, un appel aux autorités du pays : « nous demandons aux autorités de nous fournir de l’électricité de manière constante. Tout ce que j’avais dans mon réfrigérateur est désormais gâté. Nous avons enduré cette situation depuis le mois dernier. Il peut se passer cinq jours ou une semaine sans électricité. Les employés de l’EDG ont présenté à mon mari une facture de 400 mille GNF. C’est du vol. Nous payons pour ce que nous ne consommons pas. C’est regrettable. Nous demandons instamment aux autorités de régler cette pénurie d’électricité. »
Propos recueillis par Magnalén Traoré