Ismaël Diakité, président de la Chambre des mines de Guinée, au gré des rencontres et échanges nous rapporte une libre réflexion d’un interlocuteur à African Mining INDABA 2023.
À propos du contenu local : on apprend toujours des autres, c’est simple, c’est facile et ça ne coûte rien . Pour son pays, pour sa patrie, pour ses compatriotes, quoi de plus juste que d’être ambitieux, vertueux et engagé !
« Notre contenu local se traduit par les nombreux discours, notre loi minière pensée par certains partenaires dits de développement, juste par des emplois et des formations avec ou sans promesses de promotion, des contrats de fournitures de biens et services, des contrats de sous-traitance d’avec des PME, PMI, TPEs, etc. Est-ce ambitieux ? Est-ce une garantie de développement durable? Est-ce un gage certain d’une exploitation minière responsable ? Est-ce ce porteur de transfert de technologie ? Pourquoi ne pas aller plus loin, avec plus de vision et plus de vertus en favorisant l’émergence de chefs et cheffes d’entreprise minière guinéennes et guinéens, des champions, des modèles et des exemples à suivre pour les générations futures. Ceci sera infailliblement une authentique traduction de notre indépendance progressive des investissements directs étrangers , du contrôle de nos ressources non renouvelables minières, un patrimoine inaliénable et unique qui nourrit notre espoir d’industrialisation et de modernisation de notre pays. »
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Il poursuit : « Fria nous a apporté la première usine d’alumine en terre africaine, la SBK d’alors nous a ouvert les portes d’un cadre d’échange gagnant basé sur le « troc , le Clearing » avec une capacité de prélèvement limité des réserves , la CBG avec le consortium Halco malgré l’immensité de leur concession et la valeur des gisements qui y ont été trouvée est allée graduellement du fait d’une politique minière qui a tenu compte de la préservation de l’environnement et du cadre de vie des populations autochtones pour exploiter au rythme non pas de leur marché captif mais des limites voulues par nos décideurs. Tout ceci a obéi à une vision claire : Éviter que la Guinée soit pillée, transformée en friches minières abandonnées, éviter une croissance illusoire sans lendemain, confiner les enfants du pays dans des emplois subalternes, une subordination et une dépendance dont la seule issue est la précarité en attendant une déchéance nette. Notre politique minière doit être repensée, refondée et rééquilibrée pour que nous y mettions une vision nouvelle loin du libéralisme sauvage qui, au lieu de nous produire des dividendes consistants à la hauteur de l’importance de nos ressources et de nos attentes, nous laisse croire que seules les taxes, redevances et royalties diverses d’ailleurs reportées à des échéances longues et touffues, suffiraient pour bouter la pauvreté loin. Les guinéens investisseurs, accompagnés et soutenus sont et seront capables : qu’en est il du Nigeria, de l’Afrique du Sud, du Burkina, de la Côte d’Ivoire, de la Namibie ???? Il y a des exemples pourvu que l’on prenne le bon chemin et que l’on s’y tienne fermement ».