Dans une déclaration faite ce mercredi devant la presse, Me Lanciné Sylla, l’avocat de l’Etat dans le dossier sur les tueries de six villageois dans le district de Zogota en août 2012, s’est dit étonné de la décision de la Cour de justice de la CEDEAO. « L’Etat guinéen s’étonne de sa condamnation et des réparations pécuniaires par la Cour de justice de la CEDEAO dans l’affaire l’opposant à certains citoyens du district de Zogota dans la préfecture de N’Zérékoré », a déclaré l’avocat.
Mardi, dans sa décision, la Cour de justice de la CEDEO a déclare la République de Guinée coupable de violation « du droit à la vie ; du droit de ne pas être soumis à la torture, aux traitements inhumains, cruels ou dégradants ; du droit à ne pas faire l’objet de détention et arrestation arbitraire ; du droit à un recours effectif ». Pour la répression, l’Etat guinéen a été condamné au paiement à chaque ayant droit des feux N’yankoye KOLIE, Foromo Tokpa KOLIE, Nazouo KOLIE, Siba KPELEYA, Moriba Tokpa KOLIE et Kokpa Zaoro LOUA la somme de 160 000 000 GNF, soit 960 000 000 GNF. a Guinée devra également payer à 15 autres victimes la somme de 240 000 000 GNF chacune, soit 3 600 000 000 GNF.
Pour l’avocat de l’Etat guinéen, aucun élément du dossier n’était de nature à justifier une telle condamnation. « Vraisemblablement, tout porte à croire que les moyens de défense pertinents et imparables invoqués par l’Etat guinéen dans son mémoire… n’ont pas été pris en compte par les juges », a dit l’avocat qui a signalé que l’Etat guinéen se réserve de tous les moyens légaux « pour faire rétablir la vérité des faits tant devant les juridictions nationales qu’aussi bien par la même cour… »
L’avocat estime que la Cour a occulté « les cas d’agressions physiques et de destructions d’engins roulants dont les forces de sécurité ont été victimes dans l’exercice de leur mission régalienne de maintien de l’ordre public ».
Mardi, au terme de près de deux ans de procès, la Cour de justice de CEDEAO a rendu sa décision dans cette affaire qui avait créé l’émoi au sein de l’opinion nationale et internationale. En effet, dans la nuit du 03 au 04 août 2012, vers 1 heure du matin, des hommes en tenue militaire ont attaqué le village de Zogota, tuant six villageois. L’attaque de Zogota avait eu lieu dans un contexte de profond mécontentement des populations riveraines du mont Yono, dont celles de Zogota, contre les pratiques de la société minière Vale/BSGR Guinée SARL et son sous-traitant Zagope.