A la Cour suprême, après plusieurs reports, les débats ont finalement eu lieu ce jeudi 20 juin 2024 dans l’affaire sur la rebaptisation de l’aéroport de Conakry opposant l’Association des Victimes du Camp Boiro au Général Mamadi Doumbouya. La Cour a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 03 octobre prochain, après les vacances judiciaires.
Durant les débats, le parquet près la Cour suprême, représenté par monsieur Sidiki Kanté, a requis le rejet du recours d’annulation introduit par les victimes du Camp Boiro.
La partie civile, quant à elle, a soulevé des exceptions pour demander à la Cour de déclarer irrecevable cette décision présidentielle qui, selon elle, n’a pas respecté la procédure. « Si la Cour, en l’espèce, applique le droit, je pense que le droit est de notre côté. (…). On a vu les exemples de ces pays où les magistrats ont résisté à la pression de l’exécutif. Si on prend le cas de l’actuel garde des Sceaux au temps où il était procureur général à Kankan, il a résisté à des pressions de l’Assemblée nationale sur un dossier de Kérouané », a déclaré Me Tall Amidou Baïdy Habib, avocat de l’Association des victimes du Camp Boiro, au sortir de l’audience.
À ce procès, le Général Mamadi Doumbouya était représenté par l’Agent judiciaire de l’État. Il est important de rappeler que l’Association des victimes du camp Boiro est mécontente de la rebaptisation du nom de l’aéroport international de Conakry au nom d’Ahmed Sekou Touré qu’elle est comme le bourreau de nombreux Guinéens morts ou maltraités sous son régime, de 1958 à 1984.